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Covid-19 : les regrets de Boris Johnson sur sa gestion de la crise

Boris Johnson a reconnu ses erreurs dans la gestion de la crise du Covid-19.

Le Premier ministre britannique est revenu sur la façon dont il a géré la première vague du Covid, au printemps dernier.

L'heure est aux regrets en Grande-Bretagne. En marge des commémorations du premier anniversaire du confinement décrété Outre-Manche, le Premier ministre Boris Johnson est revenu sur sa gestion de la première vague, au printemps 2020.

"Je pense que rétrospectivement, il y a beaucoup de choses que nous aurions souhaité connaître et beaucoup de choses que nous aurions souhaité faire différemment à l'époque", a notamment déclaré Boris Johnson lors d'une conférence de presse, alors que le pays enregistre plus de 126 000 morts, soit 1 863 morts par million d'habitants, l'un des pays les plus touchés au monde.

Quand Johnson recommandait de se laver les mains en chantant "Happy Birthday"

Au départ de l'épidémie, Boris Johnson a pris la situation à la légère. Au début du mois de mars 2020, alors que l'Europe était touchée de plein fouet par la première vague de Covid-19, que l'Italie puis la France se confinent, le Premier ministre prend l'épidémie à la légère. Le 3 mars, la France enregistre 4 morts, 200 cas, et Boris Johnson assure qu'il continue "à serrer la main à tout le monde".

Vidéo. Le succès de la campagne de vaccination britannique, un triomphe pour Boris Johnson

Ses recommandations à ses concitoyens ? Se laver les mains en chantant deux fois "Happy Birthday" soit le temps nécessaire pour se protéger du virus, rappelle Les Echos. Mi-mars, alors que de nombreux pays européens ferment écoles, magasins et se confinent, Boris Johnson laisse tout ouvert et mise sur l'immunité collective, à l'instar de la Suède. Le 23 mars, Boris Johnson se résout à confiner le pays, alors que certains services hospitaliers sont saturés.

Boris Johnson ne regrette pas de ne pas avoir confiné plus tôt

Le tournant intervient le 27 mars, lorsque le Premier ministre est testé positif, il est admis en soins intensifs quelques jours plus tard. Un passage en réanimation qui marque les esprits et représente un tournant dans sa gestion de la pandémie.

Pour expliquer ces "erreurs" faites lors de la première vague, Boris Johnson pointe le rôle de la transmission asymptomatique, ignorée dans ses décisions. "Peut-être que la plus grande fausse hypothèse que nous avons faite concernait le potentiel de transmission asymptomatique, et cela a régi de nombreuses politiques au début. Tout ce malentendu sur la réalité de la transmission asymptomatique a certainement conduit à de vrais problèmes", a regretté Boris Johnson, bien que certaines preuves scientifiques démontraient déjà une transmission asymptomatique en mars 2020, évoquée dans dès le 28 janvier, selon The Guardian.

Si Boris Johnson a reconnu des "erreurs" dans la gestion de la première vague, le mea culpa s'arrête là. Boris Johnson a refusé de dire qu'il regrettait de ne pas avoir confiné plus tôt le pays, que ce soit avant la première ou la seconde vague. "Tout ce que je peux dire, c'est que nous avons pris toutes les décisions en pensant avant tout aux intérêts du peuple britannique", a-t-il déclaré. Selon une étude du Think tank Resolution Foundation, le fait d'avoir tardé à décider du confinement du mois de janvier a entraîné 27 000 décès supplémentaires.

Le succès de la vaccination dû au "capitalisme" et à la "cupidité"

Boris Johnson a également écarté l'ouverture d'une enquête dans l'immédiat pour établir les responsabilités et les erreurs dans la gestion de crise, une enquête réclamée notamment par l'opposition. Elle pointe du doigt autant les mauvais choix de Boris Johnson concernant la gestion de la pandémie que les "années de sous-financement et de compressions" du système de santé britannique qui l'ont affaibli.

Loin des erreurs passées, la Grande-Bretagne est aujourd'hui saluée pour sa vaccination de masse, alors que 45% de la population a reçu au moins une dose de vaccin. "Le succès du déploiement du vaccin au Royaume-Uni est dû à la "cupidité" et au "capitalisme", a affirmé Boris Johnson à des députés conservateurs, lors d'un appel privé, rapporté notamment par The Guardian.

Des propos pour pointer du doigt l'avantage pris par la Grande-Bretagne sur l'Union européenne notamment concernant les livraisons du vaccin AstraZeneca, sur fond de Brexit organisé par Boris Johnson. Si le Premier ministre a tenté de revenir sur ses propos, l'opposition a vertement critiqué cette phrase. La députée travailliste Angela Eagle a rappelé que c'est "l'altruisme et non l'avidité qui nous permettra de surmonter cela".

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