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Covid-19 : pourquoi la situation en Martinique se dégrade-t-elle aussi rapidement ?

L’occupation en réanimation en Martinique a doublé en à peine une semaine, dépassant le pic de la vague précédente. Malgré un confinement décidé à la dernière minute, la situation risque de s’aggraver à cause du variant Delta. Pour y voir plus clair, Sciences et Avenir a interviewé le chef du service d’infectiologie au CHU de Martinique, André Cabié.

Au début juillet 2021, la Martinique était la seule région en outre-mer où le était dans le vert (27 % au 7 juillet). Mais la situation a changé dramatiquement deux semaines après, avec une nouvelle vague d’une vitesse inouïe qui a débordé entièrement le système de santé de l’île. Un a été mis en place à partir du 31 juillet 2021 pour tenter de stopper la progression de l’épidémie. Mais il se peut que cela ne soit pas suffisant face au variant Delta, qui n’est pas encore majoritaire en Martinique. Afin de mieux comprendre les causes de cette explosion épidémique, Sciences et Avenir a interrogé André Cabié, chef du service d’infectiologie au CHU de Martinique.

"En majorité, les personnes hospitalisées aujourd’hui ont été infectées par le variant Alpha"

Sciences et Avenir : Vous attendiez-vous à cette nouvelle vague ?

André Cabié : On savait qu’une vague était probable, mais on a été très surpris par sa vitesse. Elle a été causée principalement par la levée du confinement en juin, après quoi il y a eu plusieurs festivités dans l’île, avec énormément de rassemblements sans masques ni mesures barrière. Cela a entraîné une progression très rapide chez les jeunes, notamment les 20-30 ans chez qui le taux d’incidence dépasse les 2.000 (contre environ 200 pour l’ensemble de la France, ndlr). C’est quelque chose de similaire à ce qui est arrivé lors de la vague précédente, qui avait été causée en grande partie par le carnaval, mais cette fois-ci la poussée a été plus forte. Et c’est cette population jeune qui est principalement touchée pour le moment : la moitié des personnes hospitalisées lors de cette vague ont moins de 50 ans, et les personnes décédées sont des personnes de 40 à 50 ans avec des comorbidités fréquentes comme de l’obésité, du diabète ou de l’hypertension.

Cette progression très rapide pourrait-elle s’expliquer par le variant Delta ?

Non, la majorité des personnes hospitalisées aujourd’hui a été infectée par le variant Alpha. Delta circule déjà dans l’île, [...]

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