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Covid-19 : pourquoi certains n’attrapent pas le virus même en y étant exposés ?

Si personne ne sait réellement pourquoi certaines personnes en contact avec le Covid-19 n'attrapent pas le virus, les scientifiques émettent quelques hypothèses.

Alors que plus de 460 000 contaminations ont été enregistrées en 24 heures et que près de 15 millions de Français ont déjà contracté le Covid-19, certaines personnes y échappent malgré des contacts rapprochés avec des malades.

C'est l'un des nombreux mystères autour de cette maladie qu'est le Covid-19. Alors que le virus se transmet très facilement entre les personnes qui sont en contact étroit les unes avec les autres, ou même par les aérosols qui peuvent rester en suspension plusieurs minutes, certaines personnes semblent incontaminables. Depuis le début de la pandémie, certains ont attrapé une, deux, voire trois fois le Covid-19 pendant que d'autres, fortement exposés au virus en vivant par exemple sous le même toit que des positifs, n'ont jamais été testés positifs. Alors pourquoi ? S'il n'y a pas vraiment de réponse précise, les scientifiques ont quelques hypothèses.

Tout d'abord, les personnes n'ayant jamais été testées positives ont peut-être déjà contracté le virus de manière asymptomatique et pensent à tort ne jamais l'avoir eu. Mais plusieurs raisons peuvent expliquer le fait que certaines personnes ne l'ont jamais attrapé, analysent les médecins.

Inégaux face à la maladie

La première est que nous ne sommes pas tous égaux face à la maladie et que notre système immunitaire ne réagit pas de la même manière face au virus, comme pour chaque maladie. La réponse immunitaire face au Covid-19 peut donc est plus forte pour certains que pour d'autres.

Interrogé par France Inter, un chef de service d'urgences d'un hôpital de la région parisienne s'explique : "On sait que nous sommes inégaux face aux maladies (...) Pourquoi certains, infectés au VIH, déclarent très vite la maladie, alors que d'autres vont vivre avec le virus toute leur vie sans jamais que la maladie se déclare ? En médecine, on le sait, des susceptibilités génétiques sont à l'œuvre, qu'on ne s'explique pas".

"On pense que certaines personnes sont nées avec des variants ou des mutations dans un ou des gènes qui sont importants pour le SRAS-CoV-2, avance-t-il. Grâce à ces mutations, le virus ne réussirait pas à s'attacher aux cellules humaines", explique à Radio Canada le spécialiste des maladies infectieuses Donald Vinh. Grâce à ces mutations, le virus ne réussirait pas à s'attacher aux cellules humaines de certaines personnes.

Une prédisposition génétique "de plus en plus reconnue"

En octobre dernier, la revue scientifique britannique The Lancet soulignait dans un article que "la prédisposition génétique de l'hôte face au Covid-19 est maintenant de plus en plus reconnue", et que des études avaient été réalisées à ce sujet.

Le magazine Nature émettait quant à lui l'hypothèse que certaines personnes n'auraient pas de récepteur ACE2 fonctionnel suite à une mutation rare, un récepteur que le SRAS-CoV-2 utilise pour pénétrer dans les cellules. Un mécanisme déjà observé dans le cas d'autres maladie comme le VIH, même si ce virus implique d'autres récepteurs.

Le groupe sanguin pourrait également jouer. Selon une étude publiée dans la revue Epidemics, on aurait plus de chances de transmettre le virus à une personne du même groupe sanguin et donc moins le transmettre à quelqu'un de la même famille qui n'aurait pas le même rhésus, ce qui pourrait expliquer pourquoi une personne exposée de la même manière au virus qu'une autre personne de sa famille n'est pas infectée. Dès 2020, plusieurs études prises au sérieux par l'Inserm ont démontré qu'appartenir au groupe O réduirait le risque d'infection et de formes graves, notamment par rapport à ceux du groupe A.

Une étude récemment menée par des chercheurs de l'Imperial College London publiée dans Nature Immunology montre que les personnes auparavant infectées par d'autres virus comme le rhume ou la grippe sont moins vulnérables face au Covid et ses variants grâce aux cellules T développées par le corps : "Des lymphocytes T créées par le corps lorsqu'il est infecté par d'autres coronavirus comme le rhume, peuvent protéger contre l'infection au Covid-19. [...] Notre étude fournit la preuve la plus claire à ce jour que les cellules T induites par les coronavirus du rhume jouent un rôle protecteur contre l’infection au SARS-CoV-2", détaille le Professeur Ajit Lalvani, coauteur de l’étude.

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En comparant les données de 52 personnes vivant dans la même maison qu'une personne testée positive, les chercheurs se sont aperçu que ceux qui avaient attrapé un rhume auparavant avaient un taux de lymphocytes T bien plus élevé que les autres et donc moins de probabilité de contracter le virus.

Mais si les théories et études sont nombreuses, il n'existe pas d'immunité absolue face au virus et tout le monde peut donc l'attraper. C'est pourquoi n'importe quelle personne doit continuer à prendre ses précautions en respectant les gestes barrières.

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