Covid-19 : les pollens augmenteraient le risque d'être infecté

Photo d'illustration

Le retour du printemps marque celui des pollens. Une situation en plein pic épidémique qui n'est pas sans conséquences.

Après les poussières de sable de Sahara, qui ont entraîné un pic de pollution, ce qui peut contribuer à aggraver l'épidémie de Covid-19, un autre phénomène naturel pourrait avoir un impact sur la troisième vague de Covid qui touche actuellement la France.

Le début du printemps marque le retour des pollens et des allergies. Ainsi, plusieurs départements sont déjà placés en risque moyen d'allergie, essentiellement au bouleau et au platane. Le site pollens.fr place ainsi plus de la moitié des départements en vigilance moyenne. Un risque qui devrait s'accroître dans les prochaines semaines.

Capture Pollens.fr
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Selon une étude, parue dans la revue spécialisée PNAS la multiplication des pollens dans l'air à cette saison augmenterait les risques d'infection au Covid-19. Elle a été menée dans 31 pays du monde à partir des données récoltées entre le 1er janvier et le 8 avril 2020, date à laquelle les prélèvements ont dû être stoppés en raison des mesures de confinement strict.

Les pollens, un facteur aggravant le risque d'être infecté

Les chercheurs ont étudié les corrélations entre le taux d'infection au SARS-CoV-2, le niveau de pollen, l'humidité dans l'air, les températures, la densité de population et les mesures de restrictions. Ils concluent que la concentration du pollen dans l'air peut aggraver le risque d'être infecté.

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Selon leurs observations, le pollen en suspension dans l'air, avec parfois d'autres facteurs comme l'humidité et la température, expliquerait en moyenne 44% de la variabilité du taux d'infection. Parmi les villes étudiées, dans certaines situées en Allemagne, la concentration de pollen pouvait aller à 500 grains de pollen par m3 par jour, ce qui faisait grimper les taux d'infection de plus de 20%. Sans mesures de confinement, le taux d'infection augmentait de 4% par tranche de 100 grains de pollen par m3.

La nécessité de respecter les gestes barrières

Pour expliquer cela, les auteurs de l'étude rappelle le fonctionnement de l'organisme. Quand un virus y pénètre, les interférons signalent l'entrée du virus aux cellules, qui produisent des anticorps afin de repousser le virus. Sauf qu'avec une concentration de pollen élevé dans l'air, lorsque le virus est inhalé avec le pollen, moins d'interférons antiviraux sont générés. Or, "le SARS-CoV, et son frère le plus proche, le SARS-CoV-2, sont très sensibles aux interférons antiviraux". Inhaler des pollens en même temps que des particules virales augmenterait donc le risque d'infection, car le pollen peut neutraliser certains gènes de notre système immunitaire.

Pour autant, soulignent les chercheurs, le confinement est efficace face au risque des pollens, en réduisant tout simplement les interactions sociales, et donc les contacts avec le virus. Car, rappellent-ils, rien ne démontre que le pollen peut, à lui seul, transporter les particules virales, c'est la combinaison du pollen et du virus qui augmente le risque d'être contaminé. Ils insistent sur l'importance du respect des mesures barrières et la nécessité pour les personnes les plus à risque de faire une forme grave de porter un masque filtrant lors des périodes de forte concentration des pollens dans l'air.

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