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Covid-19 : le pic de chaleur va-t-il ralentir la circulation du virus ?

S'il semblerait que le Covid-19 ne soit pas saisonnier, plusieurs facteurs pourraient expliquer que sa circulation soit ralentie en été.

Le nombre de nouveau cas de Covid-19 étant encore élevé dans différentes régions du monde, il semble évident que le virus n’est pas saisonnier. Mais le pic de chaleur actuel peut-il tout de même ralentir la circulation du virus ?

Alors que les températures connaissent une forte hausse en cette fin de mois de juillet sur toute la France, atteignant parfois les 40 degrés dans certaines régions, la question d’un virus qui supporte ou non la chaleur se pose de plus en plus. Si la plupart des virus respiratoires sont saisonniers et circulent surtout en hiver, rien ne semble prouver que le SARS-CoV-2 est un virus saisonnier.

“Il semble qu’il y a une idée persistante selon laquelle le virus est saisonnier […] mais nous devons tous avoir en tête que c’est un nouveau virus, et même s’il s’agit d’un virus respiratoire, qui sont historiquement saisonniers, celui-ci se comporte de façon différente”, a déclaré ce mardi le Dr Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, avant d’ajouter : “L’été est un problème, ce virus aime toutes les saisons”. En effet, parmi les pays les plus touchés actuellement dans le monde on y trouve le Brésil et les États-Unis, le premier traverse l’hiver et le second l’été, ce qui semble donc donner raison à la porte-parole de l’OMS.

Plus de cas en février qu’en été

Mais suite à une étude menée au Royaume-Uni, les chercheurs ont constaté que les taux les plus élevés de cas des différents coronavirus connus jusqu’ici avaient toujours été enregistrés en février, avec bien moins de cas en été. Rob Aldridge, l’auteur principal de cette étude, avait annoncé au début de l’épidémie de Covid-19 : “Nos résultats soutiennent l’idée qu’au Royaume-Uni, nous pourrions voir des niveaux de transmission de coronavirus continus mais inférieurs en été”. Ce qui est le cas en Grande-Bretagne et dans les autres pays d’Europe.

Au mois de mai 2020, The Lancet a publié une étude de la London School of Hygiene and Tropical Medicine où il était écrit qu’en effet les fortes températures “pourraient légèrement réduire la transmission” du Covid-19, mais qu’il n’y avait à ce moment aucune preuve, avant de conclure que les autorités sanitaires devaient se concentrer sur la réduction des contacts entre les gens et que les prévisions liées à la température devaient être “interprétées avec prudence”.

Une promiscuité moindre en été

Il se pourrait donc que le virus circule moins en été, mais pas seulement à cause des températures élevées. Comme le déclarait le médecin biologiste Patrick Berche dans une interview accordée au Monde au mois de juin dernier, “en été, la promiscuité est moindre, on vit plus à l’air libre”. La plupart des études ont prouvé que le transmission du Covid-19 en intérieur était bien plus importante qu’en extérieur et lorsque les températures sont fraîches, les gens ont tendance à rester en intérieur sans ouvrir les fenêtres.

De plus, la vitamine D est connue pour renforcer le système immunitaire. En hiver, lorsqu’on a moins de vitamine D à cause d’un manque d’exposition au soleil, nous serions donc plus susceptibles d’attraper le SARS-CoV-2 et même d’en développer des formes graves.

S’il est donc encore impossible à ce jour de prouver que les fortes températures comme celles que nous connaissons actuellement en France ont un impact direct sur ce coronavirus, c’est notre mode de vie en été qui semble freiner sa circulation. C’est notamment pour cette raison que de nombreux spécialistes anticipent une seconde vague à l’automne, lorsque les températures auront chuté.

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