Covid-19 : ces pays où le masque est obligatoire dans tout l'espace public

Le port du masque est obligatoire dans les rues de plusieurs villes de France.

Si la France n’a pas encore franchi le pas, Jean Castex a demandé aux préfets “de se rapprocher des élus locaux pour étendre le plus possible l’obligation du port du masque dans les espaces publics”.

Bientôt tous masqués dans la rue ? Une à une, les grandes métropoles imposent le port du masque dans certaines rues. Après Toulouse, Marseille et Lille, Paris puis Bordeaux l’imposent dans les lieux les plus fréquentés, alors que l’Hexagone fait face à un rebond des cas. De nombreuses villes l’imposent tour à tour sur les marchés, les lieux fréquentés...

Si le gouvernement ne tranche pas et mise sur la concertation entre préfets et élus locaux pour prendre de telles décisions, Jean Castex a tout de même appelé, mardi 11 août, les préfets à “étendre le plus possible l’obligation du port du masque dans les espaces publics”.

1,2 millions de Bruxellois masqués

À l’étranger, d’autres régions ont déjà pris les devants en rendant obligatoire le port du masque dans l’ensemble de l’espace public, sans distinction de rues. Dernier pays à l’avoir décidé, ce 12 août, la Belgique, où le gouvernement régional de Bruxelles a décidé d’imposer le port du masque sur son territoire.

Une décision qui s’applique aux 19 communes de la région, où vivent environ 1,2 million d’habitants. La décision a été prise après le franchissement du seuil de 50 contaminations par jour pour 100 000 habitants, soit plus de 600 nouvelles infections quotidiennes. Parmi les exceptions autorisées, "la pratique d'un sport, sur la voie publique”, précisent les autorités. Une exception qui n’est par exemple par permise à Paris, dans les zones où le port du masque est obligatoire.

Masque obligatoire depuis 1 mois en Catalogne

En Espagne, à l’issue du confinement, le port du masque a été rendu obligatoire dans l’espace public si la distanciation sociale de 1m50 ne pouvait pas être respectée. La décision, annoncée début juin, a rapidement été durcie au niveau local.

Un mois plus tard Le 9 juillet, la Catalogne rend obligatoire le masque dans tous les lieux publics, à l'intérieur comme à l'extérieur. Une décision prise en pleine saison touristique, alors qu’une partie de la Catalogne fait face à un foyer important de contagion : autour de la ville de Lérida, plus de 200.000 habitants sont alors de nouveau confinés, en raison d’un nombre important de cas de Covid-19.

De nombreuses régions d’Espagnes imposent le masque

Le 13 juillet, les Baléares imitent la Catalogne et rendent le masque obligatoire “sur la voie publique et en plein air” dès qu'il est possible de “rencontrer quelqu'un d'autre”, ainsi que “dans les espaces publics fermés”, a annoncé une conseillère technique du gouvernement régional, Marga Frontera. Ce qui signifie qu'il faut le porter tout le temps dans la rue.

Dans cet archipel très touristique, pourtant, la situation épidémiologique est alors jugée “bonne” mais “il s'agit de protéger encore davantage notre population”, a fait valoir Marga Frontera pour justifier la décision du gouvernement régional. L'archipel comptait alors 130 cas de Covid-19, et 10 “foyers actifs” de reprise de l'épidémie.

Une situation “critique” en Espagne

Puis ce sont les régions d’Andalousie, d’Estrémadure, de Galice, dans La Rioja, de Murcie, du Pays basque, d’Aragon, des Asturies, de Cantabrie et de Navarre, et de Madrid qui décident de prendre une mesure similaire. Le port du masque est désormais imposé dans la majorité des rues d’Espagne, depuis fin juillet. Chaque région possède ses exceptions : ainsi, dans la région de Madrid, le masque n'est pas obligatoire "dans les espaces naturels ou en plein air hors des agglomérations, pour autant que l'influence des personnes permette de maintenir une distance de sécurité entre les personnes d'au moins 1,5 mètre”, tandis qu’aux Baléares, il n’est pas obligatoire sur les plages.

Pour autant, selon les derniers chiffres dévoilés le 11 août, l’Espagne est en situation critique avec les pires chiffres de contagion d’Europe, avec une moyenne de 4 923 nouveaux cas quotidiens durant les sept derniers jours, soit plus que la France, le Royaume-uni, l’Allemagne et l’Italie réunis.

Mesures locales en Pologne

En Pologne, le port du masque est obligatoire dans la rue que si la distanciation sociale ne peut être respectée. La mesure est plus stricte dans certains départements du pays où le rebond des cas est plus important. Dans neuf d’entre eux, “Le port du masque y est obligatoire de façon inconditionnelle”, précise l’ambassade. Une décision prise le 8 août, en raison d’une hausse du nombre de cas.

La Lombardie, région d’Italie la plus endeuillée par le Covid-19, rappelle que “le masque doit toujours être emporté avec vous et doit être porté s'il n'est pas possible de maintenir en permanence une distance de sécurité d'au moins un mètre par rapport à d'autres personnes ne faisant pas partie du même groupe familial”.

Les Pays-Bas, une situation particulière

Aux Pays-Bas, le gouvernement reste sceptique sur le port du masque. Malgré une recrudescence du nombre de cas, l'équipe gouvernementale chargée de la pandémie juge non-nécessaire de rendre le port du masque obligatoire dans tout le pays, excepté dans les transports en commun. Pourtant, depuis quelques jours, le port du masque est obligatoire dans certaines zones les plus fréquentées, à l’image de ce qui est en vigueur en France. Sont concernés le célèbre Quartier Rouge d’Amsterdam et les artères commerçantes de Rotterdam.

Une mesure prise alors que le pays fait face à une recrudescence de cas. Les Pays-Bas ont enregistré 4 036 nouveaux cas de contamination au cours de la semaine écoulée, soit une hausse de 55% par rapport à la semaine précédente.

Dans la majorité des autres pays européens, le masque n’est obligatoire que dans les lieux clos, magasins, musées, cinémas, transports en communs, comme au Royaume-Uni, au Portugal, en Autriche ou encore en Allemagne. En Europe, seuls la Suède et la Norvège n’imposent pas le port du masque à la population.