Covid-19: pour un Français sur deux, les discriminations ethniques ont augmenté avec la pandémie

Selon un sondage Ipsos, près d'un quart des Français déclarent avoir fait l'expérience personnelle de situations de discrimination où ils considèrent que leur origine a été un obstacle.

Un Français sur deux estime que les discriminations ethniques ont été exacerbées par la pandémie de coronavirus, selon un sondage Ipsos publié samedi à la veille de la journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale. Selon cette étude menée auprès de 27 pays, 52% des Français interrogés voient dans les événements de 2020 des "facteurs d'aggravation" de ces discriminations, en matière de logement, d'emploi, d'éducation, ou encore de services sociaux.

A l'échelle mondiale, cette part tombe à 46% des personnes interrogées. A contrario, 43% pensent que l'épidémie n'a eu aucun impact.

Dans le détail en France, sept français sur dix jugent que les critères d'origine "influencent les possibilités d'accès au logement", 69% des Français estiment qu'ils "conditionnent l'accès à l'emploi", 63% qu'ils "déterminent l'accès à l'éducation" et 57% l'accès aux services sociaux.

Les Français favorables aux mesures anti-discriminations

Près d'un quart (24%) des Français interrogés déclarent avoir fait l'expérience personnelle de situations où ils considèrent que leur origine a été un obstacle.

L'enquête a été menée du 22 janvier au 5 février sur la plateforme Global Advisor d'Ipsos auprès de 20.020 personnes âgées de 18 à 74 ans dans 27 pays. Un sondage distinct, réalisé en ligne du 15 au 16 mars par Harris Interactive auprès de 1.033 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, fait lui état d'un soutien accru de la population aux mesures anti discriminations.

Dans cette étude commandée par la Maison des potes, 89% des Français estiment qu'à travail égal la même rémunération et la même retraite devraient être garanties pour toutes les personnes travaillant en France, quelle que soit leur nationalité. A titre de comparaison, ils étaient 86% en 2019 et 82% en 2015.

"C'est la preuve que seulement 11% de la population soutient la thèse de la préférence nationale du Rassemblement national de Marine Le Pen", déclare à l'AFP le délégué général de l'association Samuel Thomas, relevant également les 77% des Français favorables au CV anonyme, mesure enterrée en 2015, et les 56% favorables au droit de vote aux municipales et aux européennes des étrangers hors UE résidant depuis cinq ans en France.

Article original publié sur BFMTV.com

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