Covid-19 : et si nous étions encore en pleine première vague ?

Selon l'OMS, aucun pays ne connaît, pour l'heure, de deuxième vague du coronavirus, il ne s'agit que d'une "seule grosse vague", notamment car le virus ne semble pas sensible aux variations saisonnières.
Selon l'OMS, aucun pays ne connaît, pour l'heure, de deuxième vague du coronavirus, il ne s'agit que d'une "seule grosse vague", notamment car le virus ne semble pas sensible aux variations saisonnières.

Selon l’OMS, nous vivons “une seule grosse vague” du nouveau coronavirus. Si la question d’une deuxième vague fait l’objet d’un débat scientifique, plusieurs spécialistes s’accordent à dire qu’il est trop tôt pour définir ainsi l’épidémie.

“Une seule grosse vague”. Voilà comment l’OMS définit l’épidémie de Covid-19 qui sévit dans le monde depuis la fin de l’année 2019.

Lors d’une réunion qui s’est tenue ce 28 juillet, Margaret Harris, porte-parole de l’organisation, a mis en garde sur le fait qu’il ne fallait - pour l’heure - pas envisager l’épidémie sous forme de différentes vagues. “Ça va être une seule grosse vague. Ça va monter et descendre un peu. Le mieux, c’est de l'aplatir pour en faire quelque chose qui vient simplement nous lécher les pieds”, a-t-elle expliqué, filant la métaphore maritime.

Pas de preuve de variation saisonnière

Si le nouveau coronavirus ne s’envisage pas en différentes vagues, c’est parce qu’il n’y a, pour l’heure, toujours aucune preuve que les variations saisonnières aient un quelconque impact sur lui, contrairement par exemple à la grippe ou au rhume, comme le précise The Guardian. “Les gens continuent de penser en fonction des saisons. Ce que nous devons tous nous mettre en tête, c’est qu’il s’agit d’un virus nouveau et qu’il se comporte différemment”, a martelé la porte-parole de l’OMS.

D’ailleurs, la définition même de deuxième vague - qui implique notamment une résurgence ou un retour saisonnier - est encore au coeur du débat scientifique, rappelle le quotidien britannique.

Les contaminations mondiales toujours en hausse

D’un point de vue épidémiologique, “‘seconde vague’ n’est pas un terme que nous devrions employer à l’heure actuelle, puisque le virus n’est pas parti, il est dans notre population, il s’est étendu à 188 pays jusqu’ici, et ce que nous constatons ce sont essentiellement des pics localisés ou des retours localisés d’un grand nombre de cas”, avance de son côté Linda Bauld, professeure en santé publique à l’université d’Edimbourg, interrogé par The Guardian ce 29 juillet.

Pourtant, l’expression revient partout, tant dans la bouche de certains chefs d’État que dans les médias. Il faut dire que cette question dépend aussi du point de vue. L’OMS a une vision mondiale de la crise sanitaire. Le Covid-19 ne forme donc, pour l’organisation, qu’une seule et même épidémie qui ne cesse de s’étendre - le nombre de contaminations dans le monde a doublé ces dernières semaines. Huit millions de cas étaient recensés le 15 juin, contre 16,7 millions en cette fin de mois de juillet.

Un recul dans le temps nécessaire

Du point de vue des pays, la question n’est pas toujours aussi tranchée. Car certains font face à une crise très déséquilibrée selon les régions, qui ne vivent pas les phases de l’épidémie au même moment ni à la même échelle. Les États-Unis, par exemple, connaissent une situation inégale. Pour autant, selon la professeure américaine Melissa Hawkins, “le pays n’est pas en train de vivre une deuxième vague puisque la première ne s’est jamais arrêtée. Le virus est simplement en train de se répandre dans de nouvelles populations ou de revenir dans les endroits où les gens ont cessé trop tôt d’être vigilants”, explique-t-elle dans The conversation.

Sans oublier que, selon Keith Neal, professeur émérite en épidémiologie et maladies infectieuses à l’université de Nottingham, le recul dans le temps est nécessaire pour identifier les différentes vagues d’une épidémie, comme il le précise au Guardian. Difficile, dans ces conditions, de décrire la recrudescence du nombre de cas qui touche certains pays comme une deuxième vague.

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