Covid-19: en Espagne, la Galice met en place une amende pour refus de vaccination

Soignant préparant une dose du vaccin AstraZeneca à Madrid - PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP
Soignant préparant une dose du vaccin AstraZeneca à Madrid - PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

Les pouvoirs publics de Galice - autonomie la plus à l'ouest de l'Espagne, bordant la frontière nord du Portugal - ont instauré ce mercredi une amende en cas de refus de vaccination contre le Covid-19. Ce dispositif, décidé par la majorité de droite, s'inscrit en faux contre la politique gouvernementale, fondée sur le volontariat, et soulève l'incompréhension voire l'indignation de l'opposition régionale.

Un "non-sens" pour l'opposition régionale

Ainsi, désormais, le Galicien refusant l'inoculation d'un vaccin contre le Covid-19 sera passible d'une amende dont le montant pourra s'étaler de 1000 à 60.000 euros, a signalé le correspondant de Ouest France en Espagne. L'initiative prend la stratégie du gouvernement central de Madrid à contrepied, celle-ci n'évoquant pour seul principe de la vaccination que le volontariat.

C'est le Parti populaire, première formation de la droite espagnole et donc fer de lance de l'opposition à l'exécutif socialiste au plan national, au pouvoir en Galice depuis 12 ans, qui a adopté l'idée d'une amende à l'encontre des récalcitrants. L'opposition régionale, notamment de gauche, est vent debout.

"C'est un non-sens. Il n'y a pas de problème de vaccins, le processus se déroule bien. Pourquoi veulent-ils forcer la vaccination?" s'est interrogé à haute voix Julio Torrado, porte-parole socialiste pour la Santé au Parlement local, cité par Ouest France.

Les regards se tournent vers le Tribunal suprême

Il faut dire que l'adhésion au vaccin est particulièrement forte en Espagne. D'après le Centre de recherches sociologiques, plus de 80% des Espagnols sont volontaires.

L'opposition compte de surcroît sur une mise au rancart de la douloureuse par le Tribunal suprême espagnol - qui, autorité ultime du système judiciaire, se rapproche de notre Cour de Cassation, et ne doit pas être confondu avec un équivalent du Conseil constitutionnel, la vigilance autour du respect de la Constitution étant dévolue au Tribunal constitutionnel.

Mais Federico Montalvo, constitutionnaliste et président du Comité espagnol de bioéthique, n'y croit pas tellement, comme le montre sa déclaration auprès du quotidien: "Dans ce cas, ce que je comprends, c’est qu’il n’y a pas d’obligation à se faire vacciner. Seulement, en cas de refus, on encourt une amende. C’est comme lors d’un contrôle autoroutier, si vous ne présentez pas votre permis de conduire, vous avez une sanction".

Article original publié sur BFMTV.com