Le Covid-19 peut entraîner un dysfonctionnement ovarien et une insuffisance ovarienne prématurée

Des diminutions de la réserve ovarienne ont été observées chez certaines femmes atteintes du Covid-19.

Une étude observationnelle chinoise a révélé des risques de dysfonctionnements ovariens et d'insuffisance ovarienne prématurée chez les femmes en âge de procréer ayant contracté le Covid-19.

En plus de causer des séquelles respiratoires ou neurologiques, le Covid-19 pourrait provoquer des dysfonctionnements ovariens chez les femmes en âge de procréer. C'est ce qu'ont révélé les résultats d'une étude chinoise visant à étudier la relation entre le coronavirus et la fonction ovarienne chez les femmes en âge de procréer.

Des patientes positives au Covid-19 en âge de procréer ont été recrutées entre le 28 janvier et le 8 mars 2020 à l'hôpital Tongji de Wuhan, l'un des premiers hôpitaux de la ville à recevoir des patients gravement malades lors de la pandémie. Leurs caractéristiques de base, cliniques et conditions menstruelles ont été enregistrées et les différences dans les marqueurs de la réserve ovarienne et les hormones sexuelles ont été comparés avec ceux de femmes en bonne santé sélectionnées au hasard.

78 patientes ont accepté d'être testées. Parmi elles, 17 (21,79%) figuraient dans le groupe Covid-19 sévère et 39 (50%) dans le groupe Covid-19 non-sévère. Le volume des pertes menstruelles, la phase du cycle menstruel et les antécédents de dysménorrhée (ndlr : douleurs lors des règles) étaient sans différences significatives entre les femmes ayant eu un Covid-19 non sévères et sévères. Le degrés de sévérité du Covid-19 n'aurait donc aucun impact sur les règles.

Le taux d'AMH diminue à cause du coronavirus

En revanche, le taux d'AMH (Hormone Anti-Müllérienne), qui permet d'évaluer le nombre de follicules qui se développent en début de cycle chez la femme, est plus bas chez les femmes ayant contracté le Covid-19 que chez les femmes "saines" du groupe témoin (-3,2%). Concernant la prolactine (PRL), qui a pour rôle de déclencher et de maintenir la lactation après l'accouchement, les femmes ayant eu le Covid-19 ont un taux bien plus élevé que les femmes du groupe témoin (+20,7%), pouvant causer une production d'un flux spontané de lait et des anomalies dans la période menstruelle. Les chercheurs ont constaté que le Covid-19 est significativement associé à ces différences de taux.

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Des lésions ovariennes, notamment une diminution de la réserve ovarienne et des troubles endocriniens de la reproduction ont donc été observées chez certaines femmes atteintes du Covid-19. Les chercheurs chinois estiment qu'une plus grande attention devrait être accordée à leur fonction ovarienne dans le cadre de cette pandémie, en particulier en ce qui concerne les femmes en âge de procréer.

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