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Covid-19 - Les discothèques fermées pour 4 semaines : une décision "incompréhensible et scandaleuse"

Après 16 mois de fermeture, les discothèques françaises ont rouvert le 9 juillet 2021 avant de fermer à nouveau 6 mois plus tard.

Ce lundi 6 décembre, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la fermeture des discothèques pour une durée de 4 semaines. Après 16 mois d'inactivité, pourquoi ces établissements doivent de nouveau fermer leurs portes ?

Six mois... C'est le temps que seront restées ouvertes les boîtes de nuit. Totalement fermées entre mars 2020 et juillet 2021, ces établissements doivent de nouveau fermer à cause de la 5e vague de Covid-19 qui gagne du terrain en France. C'est ce qu'a annoncé Jean Castex lors d'une conférence de presse lundi. Le Premier ministre a précisé que les discothèques devront fermer pendant 4 semaines à compter de vendredi 10 décembre.

Pour tous les amateurs de boîte de nuit, les fêtes de fin d'année se feront donc sans pistes de danse. Mais cela signifie également au moins 4 semaines sans recettes pour les gérants de ces établissements déjà grandement éprouvés depuis le début de la pandémie avec 16 mois de fermeture entre 2020 et 2021.

"On n'était pas du tout au courant"

L'annonce a surpris les professionnels du secteur, qui sont tombés de très haut. "On n'était pas du tout au courant. On était en contact avec le gouvernement parce qu'on avait des craintes mais personne avant 19 heures nous a dit que les discothèques allaient fermer. On vient de vivre deux séismes en 24 heures", affirme Christian Jouny, représentant du syndicat des discothèques SNDLL.

Le second séisme dont parle le patron de 3 boîtes de nuit de Loire-Atlantique est la réunion qui s'est tenue ce mardi après-midi avec Alain Griset, le Ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargé des Petites et Moyennes Entreprises. Lors de cette réunion, il a compris que des décisions "complètement arbitraires" ont été prises.

"Nous le faisons parce que le virus circule beaucoup chez les jeunes, même vaccinés, parce que le port du masque est extrêmement difficile dans ces établissements", précisait Jean Castex lors de sa conférence. "Nous le faisons aussi par cohérence avec le message général de prudence", a-t-il ajouté.

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Les établissements les plus contrôlés et les plus sûrs

Le mot cohérence prononcé par le Premier ministre ne semble pourtant pas être le plus adapté pour décrire la situation, selon Christian Jouny qui la juge "incompréhensible et scandaleuse". "On nous explique que c'est un lieu de contamination, mais quand j'ai échangé avec Emmanuel Macron pendant plus d'une heure, il a cherché à nous convaincre de mettre en place le pass sanitaire". Au départ dubitatif car il ne connaissait pas les contours de cette contrainte, le représentant du SNDLL a fini par accepter car il considérait qu'il fallait faire le pas d'inaugurer le pass sanitaire accompagné du contrôle d'identité.

"On est les seuls établissements à avoir pu contrôler que 100% de nos clients avaient un vrai pass sanitaire à jour, martèle-t-il. Les tentatives de fraudes étaient multiples et donc je prétends qu'avec 5 mois de recul, nos lieux sont parfaitement sécurisés, la rigueur a été exemplaire et aucun cluster n'a été identifié depuis notre réouverture", affirme Christian Jouny, qui assure que les boîtes de nuit sont les établissements les plus contrôlés et les sûrs.

Une décision prise pour l'opinion public

S'il ne tient pas à faire la guerre aux autres établissements, il rappelle que les bars et restaurants n'ont aucune obligation à ce niveau là et que les fraudes peuvent être multiples. "Cela encourage la fraude, et le gouvernement ne pourra donc pas empêcher la progression de l'épidémie. Avec cette décision, il donne juste un gage à l'opinion public en disant 'vous voyez j'ai pris une décision, j'ai fermé les discothèques', et donc on stigmatise la profession pour la deuxième fois d'affilée."

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S'il n'en veut aucunement à Alain Griset, car il rappelle qu'il s'agit d'un ministre délégué qui applique une politique décidée au dessus de lui, Christian Jouny regrette de n'avoir pu négocier durant cette réunion et reste pessimiste quant à la situation en raison de l'absence de nouveau rendez-vous programmé. Il craint même que le scénario de septembre 2020 ne se produise à nouveau : "Je vous donne rendez-vous en janvier, je vois venir la double peine et je l'ai fait savoir à Alain Griset. On va encore nous expliquer que les autres acteurs qui sont restés ouverts n'ont pas fait respecter les gestes barrière, que la situation épidémique ne s'est pas améliorée et qu'on devra encore rester fermés".

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