Covid-19 : comment l'Europe fait face à la flambée des contaminations

En Lettonie, un magasin "non essentiel" fermé le week-end (Gints Ivuskans / AFP)

Plusieurs pays d'Europe envisagent des restrictions pour faire face au rebond du nombre de cas, depuis plusieurs semaines.

Vers une cinquième vague en Europe ? Depuis plusieurs semaines le nombre de contaminations au Covid-19 flambe, en Europe de l'Est puis désormais sur l'ensemble du Vieux continent. Dix pays de l'UE sont dans une situation jugée "très inquiétante" par l'agence sanitaire européenne, et "inquiétante" dans dix autres.

Une flambée des cas qui suit la baisse des températures, sensible depuis plusieurs semaines dans l'Est de l'Europe, et depuis peu à l'Ouest.

À LIRE AUSSI >> Baisse des températures : faut-il craindre un rebond du Covid ?

Seules l'Italie, le Portugal, l'Espagne et la France semblent relativement épargnées pour l'instant par cette flambée du nombre de nouveaux cas n'enregistrant qu'une hausse modérée comparé à ses voisins. Emmanuel Macron a toutefois décidé de conditionner la validité du passe sanitaire à un rappel vaccinal pour les 65 ans et plus, à partir du 15 décembre. Seule mesure immédiate prise par l'exécutif dans l'Hexagone, le retour du masque en primaire, dès lundi 15 novembre.

À LIRE AUSSI >> Pourquoi les conditions de la fin du masque en primaire ne font pas l'unanimité

Un confinement des non-vaccinés en Autriche

Mais d'autres pays prennent des mesures beaucoup plus fortes pour faire face à ce regain épidémique. En Autriche, le chancelier attend le feu vert du Parlement, prévu dimanche, pour ordonner un confinement des personnes vaccinées. Elles ne pourront sortir que pour aller travailler, faire des courses de besoin de première nécessité, et se dégourdir les jambes. Un confinement des non-vaccinés qui entrera en vigueur le 15 novembre dans la région de "Haute Autriche", l'une des plus touchées.

Depuis le 8 novembre, le pass vaccinal qui a remplacé le pass sanitaire s'impose pour l'accès aux pubs, aux manifestations et aux sites sportifs, sauf pour les malades guéris du Covid. Une mesure prise alors que 64% de la population autrichienne a reçu les deux doses de vaccin, ce qui est inférieur à la moyenne européenne, à 67%.

Dans le pays, 20% des lits en hôpitaux sont occupés par les patients atteints du COVID-19, et croît rapidement. L'Autriche a un taux d'incidence de 1061 cas pour 100.000 habitants en moyenne sur la semaine écoulée.

Un semi-confinement au Pays-Bas

Aux Pays-Bas, la radio NOS croit savoir que le gouvernement va décréter un confinement partiel de trois semaines. Les bars, les restaurants et les magasins non essentiels devront fermer à 19 heures pendant au moins trois semaines à partir de samedi, selon des sources gouvernementales. Le télétravail sera encouragé et les rencontres sportives se dérouleront à huis clos.

Le pays enregistre un taux d'incidence de 720 cas pour 100 000 habitants. Les hôpitaux ont dû déprogrammer des soins pour faire face à l'afflux de patients malades du Covid. 85% de la population est vaccinée dans le pays, mais le mois dernier, environ 55 % des patients des hôpitaux néerlandais et 70 % des patients en soins intensifs n'étaient pas vaccinés ou ne l'étaient que partiellement, selon les données fournies par l'Institut néerlandais pour la santé.

Un pass vaccinal dans certains Länder allemands

En Allemagne, "la situation est grave" selon le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn. Au niveau national, le pass sanitaire s'impose, sur le même système qu'en France, mais certains Länders ont pris des décisions plus drastiques.

La Bavière, la Saxe ou Berlin, n'autorisent que les personnes vaccinées ou guéries à accéder aux restaurants et d'autres lieux publics tandis qu'à Cologne, le carnaval bat son plein dans les rues bondées de fêtards sans masque

Le ministre allemand de la Santé prône pour la mise en place d'un système basé sur la vaccination plus un test négatif pour garantir l'accès à certains lieux. Le taux d'incidence national de 401 cas pour 100 000 habitants cache de fortes disparités, ce taux dépassant les 1 000 dans certains Länders.

Sur environ 50 000 infections qui se produisent chaque jour, quelque 3 000 personnes devront être hospitalisées, dont au moins 350 en soins intensifs, et au moins 200 succomberont à la maladie, selon le président de l'Institut Robert-Koch, institut de veille sanitaire en Allemagne.

Des fortes restrictions en Lettonie

La Lettonie, l’un des pays les moins vaccinés de l’UE avec 57% de la population, est en état d’urgence sanitaire depuis le 3 novembre, pour trois mois. Le masque y est désormais obligatoire dans tous les édifices ouverts au public, et tout employé du domaine public a jusqu’au 15 novembre pour se faire vacciner.

Les personnes non vaccinées ne sont autorisées à faire des courses alimentaires et de première nécessité que dans des magasins indiqués. Les commerces non essentiels ne sont pas ouverts le week-end.

Retour des restrictions en Norvège et au Danemark

Dans une moindre mesure, la Norvège opère également un tour de vis. Après avoir supprimé toutes les restrictions fin septembre, le pays va autoriser notamment les communes à avoir recours au passe sanitaire. Une troisième dose sera également proposée à tous les adultes et les personnels de santé non vaccinés devront, eux, se faire tester deux fois par semaine et porter le masque. "On ne parle toutefois pas de confinements ou de mesures aussi strictes que nous avons vus précédemment lors de la pandémie", a souligné le nouveau chef de gouvernement, Jonas Gahr Støre. Même retour de bâton au Danemark, premier pays à avoir supprimé le pass sanitaire et qui se voit contraint de le remettre en place face à un rebond épidémique.

L'Islande, pas épargnée

Malgré son statut insulaire, l'Islande fait aussi face à une flambée épidémique, et prend des restrictions : bars restaurants et discothèques doivent fermer une heure plus tôt, à 22h, la limite des rassemblements publics est abaissée de 500 à 50, la jauge dans les piscines et salles de sport est désormais fixée à 75 % de la capacité maximale.

Seul le Royaume-Uni a une politique inverse. Toutes les mesures barrières sont levées depuis le 19 juillet dans le pays, qui fait face à un nombre de cas important depuis plusieurs semaines, mais maintient sa politique. Seule une dose de rappel est proposée.

VIDÉO - Plus de 50 000 par jour en Allemagne, l'épidémie de Covid-19 s'emballe