Covid-19 : un médecin de Wuhan affirme que la Chine a voulu cacher la gravité du virus

Au début du mois de janvier 2020, malgré les doutes concernant la transmission interhumaine du Covid-19, le personnel soignant de Wuhan n'était pas autorisé à porter de masque.

Un médecin de l’hôpital de Wuhan le plus durement touché par l’épidémie de Covid-19 a déclaré que ses collègues et lui ont été empêchés d’avertir sur la dangerosité du virus par les autorités chinoises.

C’est un nouveau témoignage qui montrerait que la Chine aurait caché la gravité du Covid-19. Un médecin travaillant dans l’hôpital de Wuhan au début de la pandémie a fait des révélations qui accablent les autorités chinoises. Alors que ses collègues et lui-même soupçonnaient dès le début du mois de janvier 2020 la transmission interhumaine du virus, les autorités chinoises les aurait empêchés d’avertir tout le monde.

Ce n’est que quelques jours plus tard, le 20 janvier, que Pékin a reconnu officiellement la transmission interhumaine du virus. Jusqu’à cette date, les autorités ont fait pression sur les membres du personnel soignant de l’hôpital pour qu’ils restent silencieux, d’après le témoignage de ce médecin chinois anonyme auprès de la BBC, relayés par le Guardian.

VIDÉO : Covid-19 : à Wuhan, un an après la mise sous cloche de la ville

“Tout le monde savait [...] même un imbécile l’aurait deviné”

Dès le mois de décembre 2019, cet hôpital du centre de Wuhan se trouvant à quelques kilomètres du marché humide de Huanan, le berceau supposé de la pandémie, a été submergé de patients atteints de cette “pneumonie”. Très rapidement, au moins 200 employés de l’hôpital auraient contracté la maladie et plusieurs en sont décédés. Le 10 janvier, le service respiratoire de l’hôpital était déjà complet et c’est à ce moment que ce médecin anonyme et ses collègues ont voulu alerter. “C'était incontrôlable, nous avons commencé à paniquer”, raconte-t-il dans le documentaire 54 days, diffusé par la BBC ce mardi soir.

Les autorités hospitalières les auraient alors empêchés de parler de la situation à quiconque, leur interdisant même de porter le masque. “Tout le monde savait qu’il y avait une transmission interhumaine, même un imbécile l’aurait deviné. Alors pourquoi dire qu’il n’y en avait pas ? On ne comprenait pas et on était très en colère.” En à peine quelques semaines, il y avait plusieurs centaines, voire milliers de cas suspects mais il n’y avait aucun moyen de diagnostiquer la maladie. Seuls 41 cas avaient été officiellement signalés à ce moment-là.

Un virus “pas hautement transmissible”

Ian Lipkin a affirmé à la BBC que George Gao, le chef du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), lui a confié que le virus avait bien été identifié mais qu’il n’était “pas hautement transmissible”. De son côté, George Gao, qui a refusé la demande d’interview de la BBC, assure que les résultats publiés par les médias sont sortis le plus rapidement possible et qu’il n’avait jamais affirmé l’absence de transmission interhumaine.

Le documentaire 54 days, nommé ainsi en raison du temps entre le premier cas connu de coronavirus et le verrouillage de Wuhan, a également étudié la réponse de l’OMS. L’agence spécialisée de l’ONU a toujours soutenu publiquement les déclarations de la Chine qui assure qu’il n’y avait aucune preuve de transmission interhumaine, bien que les experts en interne pensaient le contraire.

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