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Covid-19 : des anticorps et le virus retrouvés simultanément chez des enfants

Covid-19 : des anticorps et le virus retrouvés simultanément chez des enfants

Selon une étude publiée le 3 septembre dans le Journal of Pediatrics, le virus et les anticorps pourraient coexister chez les jeunes patients atteints du Covid-19.

Les enfants sont-ils moins touchés par le Covid-19 que les adultes ? Possèdent-ils la même charge virale que leurs aînés ? Sont-ils plus ou moins contagieux que leurs parents ? Quel est le réel risque sur leur santé ? Les études se multiplient sur la manière dont les enfants propagent et réagissent au Covid-19. Les chercheurs du Children’s National Hospital, à Washington, États-Unis, ont cherché à comprendre combien de temps était nécessaire aux jeunes patients pour éliminer le virus de leur système et surtout à partir de quel moment ils commençaient à fabriquer des anticorps efficaces contre le Covid-19. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ils se sont aperçus que le virus et les anticorps pouvaient coexister chez les jeunes sujets.

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont réalisé une analyse rétrospective sur 6 369 enfants testés pour le Covid-19 et 215 patients qui ont subi des tests d’anticorps au Children’s National entre le 13 mars 2020 et le 21 juin 2020. Des co-tests virus et anticorps ont été menés chez 33 enfants parmi ces 215 cas. La présence d’anticorps dans le sang a été révélée chez neuf d’entre eux. Ils ont, par la suite, été testés positifs au virus. “Avec la plupart des virus, lorsque vous commencez à détecter des anticorps, vous ne détectez plus le virus, a expliqué Burak Bahar, auteur principal de l’étude et directeur du laboratoire informatique du Children’s National. Cela signifie que les enfants ont toujours le potentiel de transmettre le virus même si des anticorps sont détectés.”

Reste à savoir si les enfants sont toujours contagieux à partir du moment où ils commencent à développer des anticorps. Cela constitue la prochaine phase de recherche, indique le chercheur. Il estime, par ailleurs, que l’on ne sait pas, non plus, si les anticorps sont un signal d’immunité et combien de temps durent les anticorps et la protection potentielle contre la réinfection.

Les filles mettent plus de temps à éliminer le virus

L’étude publiée dans le Journal of Pediatrics a également évalué le moment où le virus apparaissait chez un jeune patient et sa réponse immunologique. Elle a mis en évidence le fait que le délai médian entre la détection d’une charge virale positive et sa disparition constatée était de 25 jours. La présence d’anticorps dans le sang était, quant à elle, révélée au bout de 18 jours (médiane). Il fallait 36 jours pour atteindre des niveaux adéquats d’anticorps neutralisants.

À noter que les 6-15 ans prenaient plus de temps pour éliminer le virus que les 16-22 ans. La médiane se située à 32 jours vs 18 jours. Le sexe du patient avait également toute son importance. Les filles de 6 à 15 ans mettaient plus de temps que les garçons. La médiane était de 44 jours vs 25,5 jours.

“Ce qu'il faut retenir ici, c'est que nous ne pouvons pas baisser la garde simplement parce qu'un enfant a des anticorps ou ne présente plus de symptômes, déclare le Dr Bahar. Le rôle continu d'une bonne hygiène et de la distanciation sociale reste primordiale.”