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Covid-19 : 1 mètre de distanciation physique, une règle inadaptée ?

La distanciation physique dans les transports en commun

C’est ce que suggère une étude publiée dans le British Medical Journal, qui souligne que la distanciation physique doit s’adapter à la situation.

1 mètre en Chine, au Danemark et en France ; 1,5 mètre pour l’Australie, l’Allemagne et l’Italie et 1,8 mètre de distanciation physique aux États-Unis. Peu importe, cette mesure n’est pas adaptée, selon une étude publiée par le British Medial Journal.

Un tableau des risques

Cette distance, qui est fixe, devrait évoluer selon les situations : intérieur ou extérieur, ventilation ou non de la pièce, port du masque... Ainsi, la distanciation physique à respecter ne devrait pas être la même dans un espace clos non ventilé qu’à une terrasse de café. Les auteurs de l’étude ont ainsi publié un tableau évaluant les risques de contamination selon les situations, et prônent une augmentation de deux mètres pour les situations les plus à risques.

Les auteurs soulignent que cette règle de distanciation est basée sur une “notion obsolète de la taille des gouttelettes respiratoires”, et date de 1948. Elle ne prend pas en compte le débit d’air, qui peut changer la donne. En effet, dans le cas des gouttelettes en suspension dans l'air, un individu qui crie ou chante peut propager ces gouttelettes jusqu’à 7 ou 8 mètres en raison du début d’air expiré.

Des gouttelettes envoyées jusqu’à 7 ou 8 mètres

Parmi les phénomènes à risque pointés du doigt : “l'expiration, le chant, la toux et les éternuements génèrent des nuages ​​de gaz chauds, humides et à forte impulsion d'air expiré contenant des gouttelettes respiratoires. Cela déplace les gouttelettes plus rapidement que les flux de ventilation d'air ambiant typiques, les maintient concentrées et peut étendre leur portée jusqu'à 7-8 m en quelques secondes”, expliquent les auteurs de l’étude.

Comme exemple, ils prennent les cas des clusters enregistrés dans des salles de sport ou lors de chorales dans des églises où, malgré la distance entre les participants, plusieurs d’entre eux ont été contaminés. Or, relèvent les auteurs, lors de ces activités, l’air expiré par le chant ou l’activité sportive est important et peut avoir aidé à propager le virus sur plusieurs mètres.

À l’inverse, soulignent les auteurs de l’étude, peu de cas de transmission dans un avion ont été enregistrés, ce qui pourrait s’expliquer par le fait que, malgré l’absence de distanciation physique, peu de personnes parlent dans un avion, ce qui limite la propagation du virus. Les auteurs de l’étude préconisent, au lieu d’une distanciation fixe, des recommandations graduées selon les risques. De quoi permettre un retour à la normale dans certains lieux, jugés moins à risque.