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Covid-19 : à Marseille, un hôpital face à la vague

Derrière les vitres, neuf corps immobiles, comme crucifiés par les machines, tuyaux arrimés à la bouche - ou dans la gorge - par des pansements. L'un a subi une trachéotomie dans la nuit ; l'autre survit depuis treize jours grâce au respirateur artificiel. Tous sont arrivés aux urgences en détresse respiratoire. Pour eux, ce fut le ­Covid version forme sévère. La réanimation. Le début du cauchemar. Tout autour, un ballet de blouses bleues concentrées. Les mines sont fatiguées, les gestes vifs et techniques. Seules les sonneries du monitoring troublent le silence affairé. "Pour l'instant, on arrive encore à jongler, estime le colonel Pierre Yves, chef de l'équipe de réanimation. Mais on est proches de nos capacités maximales."

Ne comptez pas sur les médecins de l'hôpital d'instruction des armées Laveran pour s'épancher plus que nécessaire. Tout ici est carré, organisé, cadré. Mais tout ici raconte aussi la situation sanitaire locale, celle de Marseille en général, des quartiers nord en ­particulier, dont sont issus 85% des patients qui arrivent à ­Laveran, bâti en 1963 alors que la plupart des cités alentour n'étaient même pas encore édifiées.

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Profil type : un homme obèse, diabétique et hypertendu, pas forcément très âgé, entre 50 et 60 ans

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Derrière la porte automatique bleue qui sépare le service ­réanimation du reste de l'hôpital, le constat est sans appel. ­Marseille est bien frappée par l'épidémie, prenant de plein fouet la deuxième vague, des cas aussi graves qu'au plu...


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