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"On ne pouvait pas sortir entre 20h et 5h", un Français raconte ses deux mois de couvre-feu à Melbourne

Des policiers contrôlent les attestations de sortie de Melbourne, en août 2020.

Face à la recrudescence du Covid-19, la ville de Melbourne, en Australie a imposé un couvre-feu nocturne, entre 20h et 5h. La mesure a duré deux mois.

Le couvre-feu nocturne, nouvelle arme des autorités face à la deuxième vague de Covid-19. Alors qu’Emmanuel Macron pourrait annoncer la mise en place d’un tel dispositif à Paris notamment, d’autres pays ont pris des mesures similaires. En Allemagne, un couvre-feu nocturne est imposé à Berlin et Francfort, même si les déplacements extérieurs sont autorisés.

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“Les gens recevaient 10-15 personnes, et les contaminations ont repris”

Après une première vague qui avait relativement épargné le pays, l’Australie a fait face à une flambée des cas dès le mois de juillet dernier, en plein hiver austral. Principalement touché, l’Etat de Victoria, où se trouve Melbourne.

“Dès juillet, les rassemblements familiaux se sont multipliés, les gens recevaient 10-15 personnes, et les contaminations ont repris,” nous explique par téléphone Pierre-Antoine, un Français expatrié depuis plus d’un an à Melbourne.

Un couvre-feu mal vécu par la population

Le 2 août, un couvre-feu nocturne est décrété à Melbourne, de 20h à 5h du matin. “Les salariés aux horaires décalés étaient les seuls à pouvoir sortir, à condition d’avoir une attestation de leur employeur, et seulement pour faire le trajet entre leur travail et leur domicile” nous raconte Pierre-Antoine, qui décrit une ville morte le soir. “Dès 19h30, de nombreux commerces fermaient, le temps de laisser les employés rentrer chez eux”, nous explique Pierre-Antoine, qui bénéficiait d’une lettre de son employeur pour braver le couvre-feu.

Des mesures qui ont eu du mal à être acceptées par la population. Pierre-Antoine nous raconte que les premières semaines ont été marquées par des mobilisations anti-masques et anti-couvre feu, qui ont nécessité l’intervention de la police, avant que le mouvement ne s’essouffle.

“Assez dur à vivre psychologiquement”

Une période plus difficile à vivre que lors des restrictions du mois de mars. “C’était assez dur à vivre psychologiquement, parce que c’est replonger dans des restrictions comme lors de la première vague. Les autorités ne donnaient pas de fin, c’était difficile”, nous explique Pierre-Antoine.

Cet expatrié Français nous explique avoir trouvé refuge dans le travail : “C’était l’hiver, on a beaucoup travaillé et on est peu sortis, la tentation était moins grande”. Alors que les beaux jours arrivent en Australie, le couvre-feu est terminé depuis le 28 septembre.

“La population arrive à bout”

Pour autant des mesures continuent d’être en vigueur comme la limitation des déplacements à un périmètre de 5 km autour du domicile, et uniquement pour des activités définies, comme en France au printemps dernier. Les commerces non-essentiels sont fermés et les restaurants ne peuvent servir qu'à emporter.

“Ces restrictions peuvent encore tenir quelques semaines, mais la population arrive à bout. On a un besoin de relâcher la pression. Les gens peuvent se restreindre 2-3 mois, mais pas davantage” ajoute Pierre-Antoine, qui vit une situation particulière. Les frontières pourraient rester fermer encore plusieurs mois, rendant plus difficile la situation pour les expatriés.

Le couvre-feu, ajouté aux autres mesures, semble avoir porté ses fruits. À la veille de l’instauration du couvre-feu, l’Etat de Victoria, où se trouve Melbourne, recensait 671 nouvelles contaminations en 24 heures. A la sortie du couvre-feu, le 28 septembre, 5 nouveaux cas étaient enregistrés sur les dernières 24 heures. Les restrictions encore en vigueur pourraient être assouplies dans les prochains jours par les autorités.

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