Coupures d'électricité: quels sont les plans de nos voisins européens?

(illustration). - Pascal PAVANI © 2019 AFP
(illustration). - Pascal PAVANI © 2019 AFP

Une production d'électricité historiquement basse en raison des difficultés du parc nucléaire, une situation énergétique rendue plus complexe encore par la guerre en Ukraine: les autorités préparent depuis plusieurs semaines les Français à la survenue de délestages, à compter du mois de janvier.

Ceux-ci, ciblés et localisés, devraient se limiter à deux heures consécutives et se concentrer entre 8h et 13h ou, en soirée, entre 18h et 20h. Infrastructures et publics critiques seraient toutefois exemptés, ce qui ne va pas sans polémiques quant à la définition de ces secteurs prioritaires.

Mais la crainte de la saturation des réseaux électriques est mondiale. Comment nos voisins s'organisent-ils en cette fin d'année, en prévision d'un début de 2023 sous haute tension énergétique? BFMTV.com fait le point sur les plans de nos voisins en la matière ce mercredi soir.

• Plan draconien au Royaume-Uni

Dans un Royaume-Uni où l'inflation s'est envolée et où les factures énergétiques flambent, le plan d'urgence prévu s'annonce particulièrement draconien. Dévoilé conjointement par le gouvernement et le fournisseur local d'électricité, le National Grid, il envisage des délestages de trois heures consécutives - en janvier et février - entre 16h et 19h. Les abonnés en seront informés 24 heures auparavant.

Le National Grid va jusqu'à évoquer un potentiel black-out total, courant de 36 à 48 heures. Une telle option entraînerait l'extinction des feux de signalisation, la mise à l'arrêt du réseau mobile, des défaillances du système bancaire. L'audiovisuel britannique se mobilise déjà: des messages d'urgence ont déjà été enregistrés par la BBC pour être diffusés à la radio le cas échéant.

• La Suisse pense également aux délestages

La Suisse, aussi, pense à couper le jus. Et les délestages helvètes pourraient s'étendre sur quatre heures. Les usagers en seraient prévenus deux jours à l'avance.

Mais des interrogations subsistent. L'industrie du luxe, et l'horlogerie, particulièrement importantes pour les cantons, ne sont en effet pas désignées comme prioritaires et leur protection en cas de délestage est donc nébuleuse, souligne ici France 2, qui note que certaines sociétés ont déjà fait l'acquisition de générateurs.

L'Italie met au point son "couvre-feu énergétique"

En Italie, on parle davantage de "couvre-feu énergétique". Le principe est similaire mais si on mentionne la possibilité d'interrompre ponctuellement le courant dans les foyers, les solutions rendues publiques portent plutôt sur les entreprises ou les bureaux de l'administration. Ainsi, on imagine d'imposer des fermetures précoces aux magasins (à 19h toutefois), tandis que les bars et les boîtes de nuit pourraient prolonger le plaisir jusqu'à 23h mais pas au-delà.

D'après France Télévisions, l'éclairage des rues risquent lui aussi d'être mis en veilleuse en cas de saturation.

• "Pédagogie" allemande

L'Allemagne a, pour le moment, adopté une autre logique, résumée en un mot par l'État: "pédagogie". Le gouvernement s'en remet en effet à ses agences pour former les citoyens à faire face à une crise éventuelle. L'idée est d'inculquer quelques gestes simples, comme celui de savoir préparer un sac permettant d'affronter des situations d'urgence, comprenant notamment une lampe-torche.

Enfin, on a déjà diminué la température des piscines, selon cette précision de L'Express.

Article original publié sur BFMTV.com