Coupures d'électricité à Annonay: un acte "dégueulasse", dit Stanislas Guerini
"C'est dégueulasse": le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini s'est indigné mardi soir des coupures d'électricité qui ont touché des quartiers d'Annonay, le fief électoral du ministre du Travail Olivier Dussopt, en marge de la mobilisation contre la réforme des retraites.
"Il faut distinguer le droit de manifester (...) et les coupures d’électricité, je veux le redire avec la plus grande fermeté", a-t-il martelé sur la radio RTL.
"J’ai vu qu’à Annonay, il y a eu des coupures de quartiers entiers", s'est alarmé Stanislas Guerini, qui a attribué ces coupures aux "organisations syndicales".
"C’est dégueulasse pour les gens qui vivent dans ces quartiers. Les gens qui sont touchés, c'est pas le ministre du Travail, c’est les gens qui vivent à Annonay", ville ardéchoise dont Olivier Dussopt a été maire (2008-2017) puis député (2007-2022), avant de porter aujourd'hui le projet de réforme des retraites du gouvernement.
"Des pompiers sont intervenus pour sortir des personnes des ascenseurs. Il y a des gens qui vivent sous respirateur", a insisté Stanislas Guerini pour illustrer les conséquences des coupures de courant.
Plus de 2.000 foyers ont été privés d'électricité mardi en début d'après-midi à Annonay en marge de la mobilisation contre la réforme des retraites, a rapporté Enedis, qui n'exclut pas la piste de coupures "sauvages" de la part de grévistes.
Ces interruptions s'ajoutent aux coupures provoquées par des grévistes un peu partout en France, ciblant selon les cas des préfectures, des tribunaux, des zones commerciales et industrielles, parfois des quartiers d'habitation, la permanence d'un député ou des producteurs d'énergies renouvelables, affirme Enedis.
"Enedis condamne fermement tout acte illégal sur le réseau public de distribution d'électricité" et "dépose systématiquement plainte en cas d'acte illégal visant les infrastructures et équipements qu'elle exploite", a réagi l'opérateur mardi soir.
Opposés au projet gouvernemental de décaler l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, les syndicats du public et du privé ont appelé mardi à la grève dans tout le pays.
A Annonay, ville de 16.000 habitants, la mobilisation a rassemblé entre 5.500 (préfecture) et 12.000 manifestants (CGT).
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