Couples moteur

Entre tendresse et détails hilarants, le retour de la nouvelliste américaine Lorrie Moore

Il y en a une extrêmement drôle et deux très belles. Les cinq autres à leur façon sont aussi des bijoux. Merci pour l’invitation est le nouveau recueil de nouvelles de l’Américaine Lorrie Moore qui n’en avait pas sorti depuis seize ans, bien que trois de ces textes aient déjà été publiés dans TheNew Yorker et TheParis Review. Entre-temps, Lorrie Moore a écrit un roman, mais c’est comme «l’une des meilleurs nouvellistes américaines» que l’auteur née en 1957 dans l’Etat de New York est reconnue et attendue. Elève de l’atelier d’écriture de l’université de Cornell, elle y fut remarquée par Alison Lurie. L’autre marque de fabrique de Lorrie Moore est d’être cash.

«Débarqué» ouvre le bal. C’est le texte très drôle en question et le plus emblématique du mélange de franchise comique et de délicatesse qui signe le talent de l’écrivain. L’irrévérence ici rappelle celle du Théâtre de Sabbath de Philip Roth, un roman qui bouscule les habitudes puisque la femme (mariée) domine son amant, Mickey Sabbath, qui accepte le rôle du maltraité. Lorrie Moore invente Ira, un quinquagénaire divorcé de fraîche date, un peu déprimé et juif comme Sabbath - sa judéité a son importance puisqu’elle sert d’accessoire de jeu à Zora, l’originale sur laquelle notre héros a la malchance de tomber. Pour sortir Ira de son célibat, un couple d’amis organise un dîner et lui présente une pédiatre divorcée. Zora est irritable et hurle de rire : Ira identifie immédiatement les symptômes hystériques mais la femme lui plaît. Il lui téléphone, elle le surnomme au bout du fil «Ira le juif», il s’en accommode, ils couchent ensemble. Nue, avec un parapluie devant le pubis, elle fait un geste compliqué qui revient à mimer «une érection de dessin animé». Ira est abasourdi, nous aussi.

Poisson d’avril.Plus tard elle lui dit : «"J’adore la grimace que fait ta bouche quand tu jouis", avant d’imiter quelque chose de (...)

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