"Le couple le plus glamour de Hollywood", la chronique de Bernard Pivot

Voici un mot de Carole Lombard qui, ayant été repris par d'autres actrices, aurait pu lui valoir des droits d'auteure. Comme elle tournait dans un film calamiteux, elle lança : "Qui faut-il baiser pour quitter ce film?" L'anecdote est révélatrice de deux aspects de sa forte personnalité : premièrement, elle baisait beaucoup, toujours dans le cinéma, et "jamais en deçà de son rang". La liste de ses amants eût été aussi longue que le générique de fin d'une superproduction hollywoodienne. Secondement, elle avait du caractère, elle aimait la provocation, et elle avait assez de franc-parler et d'humour pour que ses contemporains se transmettent ses reparties ou racontent ses extravagances. Très bon sujet de biographie, donc, que cette blonde star, des yeux à tomber, née Jane Peters, la touche française de Carole Lombard donnant de l'élégance à son nom d'actrice.

Mais Vincent Duluc ne s'est pas emparé d'elle seule. Il lui a ajouté son second mari, le séducteur numéro un du cinéma américain, le King, Clark Gable. Il avait 38 ans, elle 30. Ils se sont mariés le 29 mars 1939. Toute l'Amérique le souffle coupé, émerveillée, amoureuse, jacassante, aux pieds de ce couple mythique. Carole & Clark est un livre en couleur sur ces années magiques et impudiques où la réalité fait son cinéma avec le cinéma.

Deux tempéraments bien différents

Ce n'est pas parce que l'un et l'autre se sont mariés plusieurs fois qu'ils étaient faits pour le mariage. Officiellement uni ou pas, Clark conduisait sa v...


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