Coupe du monde de rugby: ce que risque le Sud-Africain Mbonambi, accusé d'insulte raciste par l'Anglais Curry
Si le quart de finale des Springboks a fait grincer en France pour l’arbitrage contesté du Néo-Zélandais Ben O’Keeffe, la demi-finale victorieuse des champions du monde en titre sud-africains face aux Anglais se cherchait encore une polémique au coup de sifflet final. Elle n’a pas tardé à apparaître et à prendre de l’épaisseur outre-Manche, au lendemain de la deuxième demi-finale, qui a vu le XV de la Rose s’incliner (15-16) d’un petit point.
L’international sud-africain Bongi Mbonambi aurait proféré des insultes racistes en direction du 3e ligne adverse Tom Curry. D'après ce dernier, du moins, qui s’en est plaint auprès de l’arbitre, pendant la rencontre, en première période (28e): "Monsieur, monsieur, si le talonneur vient de me traiter de connard de blanc (white cunt en VO), qu’est-ce que je dois faire ?" "Rien, s’il vous plaît", lui a rétorqué l’officiel, au cours d'un échange diffusé par plusieurs médias anglais. Aucun audio ne permettant d'entendre l'échange entre les joueurs concernés n'a en revanche fuité.
Si World Rugby se refuse à commenter les accusations tant qu’elle n’a pas procédé à un examen de la situation, prévu sous 36 heures après la rencontre, la Fédération sud-africaine de rugby a affirmé dans un communiqué qu’elle prenait cette affaire "très au sérieux", promettant d’examiner tous les éléments qui pourraient corroborer les accusations de racisme. En Angleterre, la RFU s’en remettra à World Rugby, selon le Guardian.
"Pas nécessaire d'en rajouter"
"Un joueur ne doit agresser personne verbalement. Une agression verbale comprend, entre autres, une agression basée sur la religion, la couleur, la nationalité ou l’origine ethnique et l’orientation sexuelle de la personne", peut-on lire dans le règlement de World Rugby. L’article 9.12 prévoit un minimum de 6 matchs de suspension (jusqu'à 52) pour un joueur qui agresse verbalement un autre joueur. Si World Rugby est saisi ou se saisit de l'accusation de Tom Curry et que la commission concernée confirme d'ici samedi prochain l'insulte raciste, Bongi Mbonambi ratera donc la finale.
Après la rencontre, Tom Curry a confirmé l’existence d’un incident avec Bongi Mbonambi, qui a refusé de lui serrer la main à l’issue du match. "Il n’est pas nécessaire d’en rajouter", a-t-il ajouté. L’Angleterre disputera la petite finale pour la 3e place vendredi à 21h. Le lendemain, l’Afrique du Sud sera opposée à la Nouvelle-Zélande en finale. Les deux équipes briguent un quatrième sacre mondial, ce qui n’a encore jamais été réalisé dans l’histoire.