Coupe du monde de rugby: Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande… Qui est le nouveau favori?
"Le plus grand week-end de l'histoire du rugby", selon l’ancien All Black Craig Newby, a fait deux victimes de poids samedi et dimanche derniers. La cruauté du tirage au sort effectué trop tôt a opposé les quatre grands favoris à la victoire finale dans cette Coupe du monde de rugby et a laissé sur le carreau les deux équipes disposant des cotes les plus basses: l’Irlande, battue par la Nouvelle-Zélande (28-24), et la France, tombée contre l’Afrique du Sud (28-29). Avant le coup d’envoi de la compétition, le XV du Trèfle et les Bleus disposaient de la même cote chez les bookmakers (3/1, 25% de chance de gagner) devant l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande (7/2, 22,2% de chances de gagner). C’était encore le cas avant le coup d’envoi des chocs.
L'Afrique du Sud a 52% de chances de triompher, 48% pour les Blacks
Les choses ont bien changé depuis et l’Afrique du Sud récupère le statut de favori. Selon OddsChecker, un agrégateur de tous les sites de paris sportifs, la cote pour un quatrième sacre mondial des Boks est à 10/11, devant celle de la Nouvelle-Zélande (6/5), l’Angleterre (14/1) et l’Argentine (33/1) dans le rôle du Petit Poucet. Les Boks ont désormais 52% de chance de triompher contre 46% pour les Blacks, 7% pour les Anglais et 3% pour les Pumas.
Les hommes de Jacques Nienaber ont ces faveurs après leur exploit face au pays hôte, dominé sur ses terres dans une ambiance de feu. Ils sont portés par une très forte ossature de l’équipe sacrée en 2019. Seuls trois joueurs titulaires face à l’Angleterre, samedi (21h au Stade de France) n’étaient pas dans le groupe il y a quatre ans: l’ouvreur Manie Libbok, l’ailier Kurt-Lee Arendse et l’arrière Damian Willemse. Les Boks peuvent aussi compter sur la roublardise et les brillantes stratégies de leur directeur du rugby, Rassie Erasmus, architecte du succès face aux Bleus.
Surtout, les champions du monde en titre ont pris un ascendant sur l’autre grand favori du Mondial… avant le coup d’envoi de celui-ci. Le 25 août dernier, ils ont surclassé les Blacks (35-7) lors du dernier match de préparation en faisant entrer sept avants d’un seul coup sur la pelouse de Twickenham. De quoi marquer au fer rouge la Nouvelle-Zélande qui, chose rare, n’a pas abordé ce Mondial dans la peau de l’immense favori.
La première défaite de l'histoire des Blacks en phases de poule d’une Coupe du monde face à la France (27-13) n’a pas arrangé leur cote. Depuis, les Néo-Zélandais ont tracé leur chemin sans encombre jusqu’à signer un succès de patrons contre l’Irlande (24-28) en quarts de finale, remontant leur confiance. Ils seront les immenses favoris du match face à l’Argentine, malgré le succès des Sud-Américains en août 2022 (18-25) atténuant à peine un bilan des confrontations largement en faveur des Blacks (36 victoires, un nul, deux défaites).
Un remake de la finale 2019
Avant de se projeter sur la finale tant attendue, les deux cadors de l’hémisphère sud doivent d’abord faire respecter la logique de chocs a priori déséquilibrés. Face à l’Angleterre, l’Afrique du Sud s’offrira un remake de la dernière affiche de la finale largement remportée (32-12).
Le XV de la Rose brille par ses contradictions: seule équipe invaincue de la compétition, dernier représentant européen en lice, elle n’inspire pas vraiment de crainte par son jeu minimaliste et ses succès poussifs (30-24 contre les Fidji, 18-17 contre les Samoa). Mais elle se complaît dans son costume d’équipe mal-aimée même s’il s’agit plutôt d’indifférence pour ce XV de la Rose fade et rendu à pareil stade en partie par la grâce d’un tableau incroyablement dégagé.
L’Argentine rêve, elle, d’imiter les footballeurs et de monter sur le toit du monde. Ce serait un exploit aussi inattendu que monumental. Battus par les Anglais malgré leur supériorité numérique en ouverture du Mondial et malmenés par le Japon (27-39), les Pumas sont montés d’un cran face au pays de Galles (29-17) et se présentent avec l’avantage de ne rien avoir à perdre.