Coupe du monde féminine: audiences, stades remplis, champion inédit… une édition 2023 dans l'histoire
Ce 20 août 2023 restera à marquer d’une pierre blanche pour le football féminin. Après un 64e et dernier match à suspense, l’Espagne a décroché le premier titre de son histoire face à l’Angleterre (1-0) à Sydney, où plus de 75.000 personnes étaient rassemblées au stade National. La fin d’un mois de compétition en Australie et Nouvelle-Zélande qui pourrait permettre au foot féminin d’entrer dans une nouvelle ère.
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Les cartes rebattues
Avant même le début du Mondial, Gianni Infantino était convaincu que l’édition 2023, la première à 32 équipes, serait “la meilleure de tous les temps”. Force est de constater que le président de la Fifa détient une part de vérité, notamment d’un point de vue sportif. Si l’Espagne et son attaque de feu, la meilleure de la compétition (18 buts marqués en sept matchs), est la cinquième nation à inscrire son nom au palmarès, d’autres “cadors” ont manqué à l’appel, tandis que d’autres se sont révélés.
Du côté des bons élèves, les nations africaines (Jamaïque, le Maroc et l'Afrique du Sud) ont atteint pour la première fois la phase à élimination directe. Cette émergence a conduit à l'élimination précoce de favorites, comme l'Allemagne, le Brésil et le Canada, champion olympique en titre, le plus souvent au terme de scénarios rocambolesques.
L'autre grosse surprise vient de la Team USA, venue en Océanie pour remporter un troisième Mondial de suite. Sauf que les Etats-Unis sont passés à la trappe dès les huitièmes, contre la Suède (0-0 ap, 5-4 tab). Les valeurs sûres du football féminin telles que Marta, Megan Rapinoe ou Christine Sinclair ont laissé place à une jeune génération prometteuse menée par la meilleure buteuse du tournoi, la Japonaise Hinata Miyazawa (23 ans), l'Espagnole Salma Paralluelo (19 ans), l'Anglaise Lauren Hemp (23 ans) ou la pépite colombienne Linda Caicedo (18 ans).
Des chiffres records
Quelque 75.000 supporters ont rempli le Stadium Australia de Sydney pour la finale. Depuis le début de la compétition, la fréquentation des stades a été largement saluée, notamment pour les matches de l'Australie, portée par tout un pays. En Nouvelle-Zelande, pourtant terre de rugby, plus de 700.000 personnes se sont rendues aux matches, même si tous les stades ont parfois sonné creux, en plein hiver austral. Malgré tout, avec 30.908 spectateurs de moyenne, cette édition en Océanie est la troisième en termes d’affluence moyenne dans l’histoire de la compétition. Seules celles organisées aux Etats-Unis en 1991 (37.944) et en Chine en 2007 (37.218) ont enregistré une affluence plus importante. A titre de comparaison, lors de l’édition 2019 organisée en France, il y avait en moyenne 21.756 spectateurs selon le site spécialisé Foot O Feminin.
Le succès a également été au rendez-vous sur le petit écran. La défaite des "Matildas" en demi-finale a été l'événement le plus regardé à la télévision de l'histoire en Australie, avec un pic de 11,5 millions de téléspectateurs, sur une population d'environ 25 millions de personnes. Cette Coupe du monde a généré plus de 570 millions de dollars (520 millions d’euros), selon la Fifa.
Rendez-vous dans quatre ans
L'événement "nous a permis d'atteindre le seuil de rentabilité", a expliqué Infantino, vendredi. Des tensions avaient pourtant culminé quelques semaines avant la compétition sur la question des droits TV qui, dans de nombreux pays dont la France, ont mis du temps à trouver preneur.
La Fifa a aussi triplé les dotations par rapport à l'édition 2019 en France, portant le "prize money" à un total historique de 152 millions de dollars (135 millions d’euros), soit dix fois plus que pour le Mondial 2015 au Canada, même s'il reste largement inférieur à celui des hommes pour le Mondial au Qatar (404 millions d’euros).
Reste à savoir si les promesses entrevues lors de l’hiver en Océanie seront confirmées lors de la prochaine édition en 2027. Le pays organisateur sera désigné le 17 mai 2024 lors du Congrès de la Fifa mais plusieurs candidats ont fait part de leur intention d’accueillir la 10e Coupe du monde: l’Afrique du Sud, le Brésil, une candidature commune Belgique/Allemagne/Pays-Bas et Etats-Unis/Mexique.