"Le coup de force se poursuit": la gauche et le RN dénoncent le choix de Séjourné pour la Commission européenne
La gauche et l'extrême droite ont vivement critiqué lundi le choix d'Emmanuel Macron de proposer Stéphane Séjourné, ministre démissionnaire des Affaires étrangères, comme futur commissaire européen.
La présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale Mathilde Panot a estimé, lors d'une conférence de presse au Palais Bourbon, qu'il s'agissait d'un "nouvel abus de pouvoir" du chef de l'Etat, son collègue Arnaud Le Gall étrillant le bilan au Quai d'Orsay du ministre, "le visage aphone d'une France suiviste, incapable de peser face aux désordres internationaux".
"Macron envoie son clone à la Commission sans consulter personne et au mépris du vote des Français", a accusé l'eurodéputée insoumise Manon Aubry sur X. "Le coup de force permanent se poursuit".
"Le clan avant tout. Une constance en Macronie", a abondé le député de Génération.s Benjamin Lucas. "Perdez les élections, vous trusterez les postes", a dénoncé le sénateur communiste Ian Brossat.
Thierry Breton a claqué lundi la porte de la Commission européenne se disant désavoué par la présidente Ursula von der Leyen, avant que l'Elysée propose de le remplacer par Stéphane Séjourné.
Le départ "forcé" de M. Breton est "un très mauvais signal, sur le fond et sur la forme", a estimé l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, reprochant à Emmanuel Macron d'avoir "cédé" face à la présidente de la Commission.
Le choix de l'Elysée a également fait réagir l'extrême droite.
L'eurodéputé du Rassemblement national Thierry Mariani a dénoncé "l'art de recaser les petits marquis déchus de la Macronie", le député frontiste Laurent Jacobelli évoquant "la République des copains".
La désignation du ministre démissionnaire, secrétaire général de Renaissance, élu député dans les Hauts-de-Seine en juillet après avoir été député européen de 2019 à 2024, est au contraire défendu par le clan macroniste.
La présidente du groupe Renew (centristes et libéraux) au Parlement européen, Valérie Hayer, a salué les "convictions" et les "talents de négociateur de son prédécesseur. "Il a toute ma confiance comme futur commissaire", écrit-elle. Il "répond à l'ensemble des critères requis", avait justifié un peu plus tôt l'Elysée. "Son engagement européen lui permettra de porter pleinement cet agenda de souveraineté", avait-on ajouté.
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