Coup de force. Le Mali est à nouveau sur la corde raide

Quelques heures après l’annonce d’un remaniement ministériel, des soldats ont emmené de force le président de la transition, le Premier ministre et le ministre de la Défense dans un camp militaire près de Bamako. Assiste-t-on à un nouveau coup d’État, neuf mois après la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta ? Alors que le flou persiste, le Mali retient son souffle, observe le site guinéen Le Djely.

Une nouvelle fois, le destin du Mali passe par le fameux camp militaire de Kati [situé à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Bamako]. Un camp dont les humeurs ont déterminé la marche du pays ces dernières années. Mais pour cette énième immixtion de la soldatesque malienne dans la marche laborieuse du pays à travers cette interruption d’une transition qui elle-même était quelque peu mal en point, il convient de situer les responsabilités. [Lundi 24 mai, des militaires ont emmené de force le président de la transition, le Premier ministre et le ministre de la Défense au camp de Kati. Un scénario qui ressemble à celui du 18 août dernier, lorsque des militaires ont fait un coup d’État contre Ibrahim Boubacar Keïta, et qui survient quelques heures après un remaniement ministériel où des putschistes avaient été limogés.]

Est-ce la faute du président Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane, le duo de l’exécutif, qui aurait manqué de tact et de finesse face à des militaires redoutant de se voir déposséder de la transition ? Est-ce celle d’une junte qui veut profiter de ce différend pour rebattre les cartes dans le but de s’offrir une rallonge au sommet de l’État ? Ou bien serait-ce déjà la conséquence de l’indulgence et de la clémence [de la communauté internationale] ?

La maladresse du président

D’ores et déjà, il convient de relever que le contexte qui a prévalu les derniers mois au Mali n’était pas des plus sereins. Outre la crise sécuritaire, qui ne s’est guère améliorée, il y a eu

[...] Lire la suite sur Courrier international

À lire aussi :