Coup de filet dans les milieux d'extrême droite

PARIS (Reuters) - La police a interpellé mardi dix personnes dans le cadre d'une enquête sur les projets d'actions violentes d'un militant d'ultra-droite arrêté en juin, a-t-on appris de source judiciaire.

Selon cette source, neuf personnes ont été arrêtées le matin et la dixième en début d'après-midi sur commission rogatoire d'un juge par la sous-direction de la lutte anti-terroriste de la police judiciaire (SDAT) et la direction générale du renseignement intérieur (DGSI).

Toutes ont été placées en garde à vue.

Cette opération s'inscrit dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 1er juillet 2017 pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, à la suite de l'arrestation d'un homme de 21 ans, Logan Alexandre Nisin, le 28 juin dans les Bouches-du-Rhône.

Cet homme, chaudronnier intérimaire, célibataire, admirateur d'Anders Breivik, le tueur de 77 militants de gauche norvégiens en 2011 sur l’île d’Utoya, avait été mis en examen dans le cadre de cette information et placé en détention provisoire. Des armes avaient été retrouvées chez lui lors d'une perquisition.

"L'enquête initiale avait mis en lumière un projet d'action violente aux contours imprécis - évocation d'un lieu de culte, d'un homme politique, d'un migrant, d'un trafiquant de stupéfiants", explique-t-on de même source.

"Les dix gardes à vue (...) concernent des membres de l'entourage de Logan N. et devront établir la connaissance qu'ils pouvaient avoir de ses projets", ajoute-t-on.

Le quotidien Le Monde, puis la chaîne de télévision M6, avaient fait état auparavant sur leurs sites internet de 10 hommes arrêtés principalement dans les environs de Marseille, ainsi qu'en Seine-Saint-Denis. Ces deux organes de presse divergent cependant sur leur âge et leur profil.

Selon Le Monde, les cibles envisagées par Logan Alexandre Nisin comprenaient le marché aux puces de Marseille, un restaurant indien d’Aix-en-Provence, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon et un proche d'Emmanuel Macron, Christophe Castaner, aujourd'hui porte-parole du gouvernement.

M6 évoque pour sa part, parmi ces cibles, des lieux de culte musulmans.

(Emmanuel Jarry, édité par Sophie Louet)