Coup d'envoi des universités d'été, place aux Insoumis et aux Ecologistes

Marine Tondelier (g), la patronne des écologistes, et Lucie Castets, candidate du "Nouveau Front populaire" (NFP) au poste de Premier ministre, le 31 juillet 2024 à la Chapelle-Saint-Mesmin, près d'Orleans (Guillaume SOUVANT)
Marine Tondelier (g), la patronne des écologistes, et Lucie Castets, candidate du "Nouveau Front populaire" (NFP) au poste de Premier ministre, le 31 juillet 2024 à la Chapelle-Saint-Mesmin, près d'Orleans (Guillaume SOUVANT)

Les Ecologistes et les Insoumis lancent jeudi avec leurs universités d'été la rentrée politique, un cru 2024 qui sera marqué par la volonté de la gauche d'imposer sa candidate, Lucie Castets, à Matignon.

La haute fonctionnaire, âgée de 37 ans, sera au centre de toutes les attentions des universités d'été du Nouveau Front populaire: jeudi aux côtés des Ecologistes et de Marine Tondelier à Tours, vendredi en compagnie de Fabien Roussel et des communistes à Montpellier et samedi près de Valence avec Manuel Bompard et les Insoumis.

Un tour de France de la gauche qui s'achèvera le weekend suivant à Blois avec les socialistes.

A Tours, Marine Tondelier doit tenir un meeting à 18H00 avec Lucie Castets et des représentants de chaque parti du Nouveau Front populaire, l'alliance de gauche étant soucieuse de montrer son unité après des mois de querelles entre ses différents membres, et alors que des premières fissures apparaissent autour d'une possible demande de destitution du président de la République, Emmanuel Macron.

Pour Lucie Castets, encore novice dans le jeu des partis politiques, ce sera l'occasion de rencontrer des militants et des élus de chaque parti.

A Tours, les Ecologistes se félicitent d'attendre plus de 3.000 militants, un record d'affluence pour eux.

Cette année, point de Médine et de polémique: le parti vert a fait des choix d'invités plus consensuels, puisqu'il recevra notamment l'actrice Judith Godrèche et le comédien Thomas VDB.

Côté politique, une des attractions sera la présence de l'ancien insoumis François Ruffin. Le député de la Somme a acté pendant les élections législatives sa rupture avec La France insoumise et siège dorénavant à l'Assemblée nationale avec les députés écolos.

Pour la formation de Marine Tondelier, ces universités seront également peut-être l'occasion de tirer des leçons du mauvais score (5,5%) de leur candidate Marie Toussaint aux européennes de juin dernier.

- "Pas de plan B" -

Mais l'intérêt principal de ces universités d'été se passera bien à Paris, et pas dans un QG d'un parti de gauche mais... à l'Elysée.

Le président convie en effet vendredi les différents chefs de parti et de groupe parlementaire pour des consultations, en vue d'enfin nommer un gouvernement, plus d'un mois après la démission de celui de Gabriel Attal.

Le NFP se rendra groupé à cette invitation et accompagné de Lucie Castets, son choix pour la primature, dont l'Elysée a accepté la présence bien qu'elle ne soit ni parlementaire ni responsable de parti.

En attendant ce rendez-vous - un "exercice de communication politique" selon Marine Tondelier - les Ecologistes tentent d'instaurer un rapport de force avec le président: "Pour nous, il n'y a pas de plan B" à Lucie Castets, "aucun autre scénario n'existe", a martelé la cheffe des députés écolos Cyrielle Chatelain dans un entretien au Figaro.

"Ce n'est pas à l'Elysée de décider si nous avons ou non une majorité", a estimé pour sa part sur RMC la députée Sandrine Rousseau. Pour elle, le chef de l'Etat doit appeler à Matignon le représentant du "premier groupe arrivé en tête", c'est-à-dire le NFP, "et après, c'est notre travail à nous de trouver des majorités à l'intérieur de l'Assemblée nationale".

"Nous sommes favorables au compromis pour construire la politique que les Français attendent", a renchéri le communiste Fabien Roussel sur RTL. "Il va falloir construire des majorités parlementaires projet par projet, issues du programme du NFP car nous ne voulons pas trahir les électeurs, mais nous avancerons avec tous ceux qui souhaitent s'inscrire dans ce programme, ils sont les bienvenus", a-t-il ajouté.

Mais en face, Emmanuel Macron pourra pointer du doigt les désaccords au sein du Nouveau Front populaire, les Insoumis s'étant isolés par leur proposition contestée de demander la destitution du chef de l'Etat au nom de l'article 68 de la Constitution.

"Evidemment, quand on est dans une coalition, on n'est pas tous d'accord, sinon on est un parti unique. Mais c'est la même chose pour le camp présidentiel", balaie un proche de Marine Tondelier.

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