La fashion week de Londres démarre et mise sur l'énergie de jeunes créateurs

La mannequin britannique Munroe Bergdorf au "Vogue Wolrd: Londres", à Londres, à la veille de la fashion week le 14 septembre 2023 (HENRY NICHOLLS)
La mannequin britannique Munroe Bergdorf au "Vogue Wolrd: Londres", à Londres, à la veille de la fashion week le 14 septembre 2023 (HENRY NICHOLLS)

Après New York, le monde de la mode s'est retrouvé vendredi à Londres pour cinq jours de défilés, avec au programme de nombreux jeunes créateurs qui pourraient faire la mode de demain et qui habillent déjà les célébrités du moment.

"Nous allons avoir cinq jours passionnants, pleins de créativité", s'enthousiasme Caroline Rush, directrice du British Fashion Council (BFC), l'organisateur de cet événement. D'ici mardi, plus de 80 designers vont présenter leur collection printemps/été 2024.

Parmi eux, une vingtaine de jeunes créateurs bénéficient du programme "NewGen" du BFC, qui soutient de jeunes talents. La Grecque Di Petsa, qui a présenté sa collection vendredi après-midi, en fait partie. Ses looks ultra-sexy ont déjà séduit l'actrice Zendaya ou la top Bella Hadid. Ses nouvelles créations devraient également faire fureur.

Di Petsa a voulu rendre hommage à Vénus, la déesse romaine de l'amour, de la beauté et de la séduction. Difficile de faire plus dénudé en étant habillé. Les premières mannequins, cheveux très longs ondulés, ont ouvert le show avec une danse sensuelle, dans des robes longues blanches, ouvertes de tous les côtés, avec les seins et les fesses tout juste cachés grâce aux drapés.

Les looks sont blancs, noirs, dorés, beige clair, transparents. Certaines robes tiennent seulement avec quelques lacets, qu'il semble facile de dénouer.

La créatrice a choisi des mannequins très minces, et aussi des femmes rondes, à la peau très claire pour certaines, noire pour d'autres, mais toutes sûres de leur pouvoir de séduction. En défilant, elles s'observent dans un miroir.

Pour saluer son public, Dimitri Petsa est aussi apparue dans une de ces robes blanches, comme pour dire qu'elles étaient faites pour toutes les femmes, pas seulement pour les mannequins.

- Douceur de vivre -

Le créateur Bora Aksu a lui plongé dans ses origines turques, dans "les souvenirs nostalgiques de sa famille et de sa ville natale", pour trouver son inspiration. Ses mannequins portent des tarbouches stylisés sur la tête.

Il joue avec des superpositions de tissus inattendues, allie tulle et crochet. Il mélange des couleurs de manière osée, comme avec une robe en crochet mauve associée à un jupon vert citron. Bora Aksu aime les volants sur les robes et les franges. Mais ses tailleurs, veste et jupe courte, sont plus faciles à porter, ainsi que ses robes noires près du corps avec un col blanc en dentelle.

Le vétéran de la fashion week de Londres, Paul Costelloe, qui fut longtemps couturier fétiche de la princesse Diana, a lui aussi présenté sa collection vendredi. Les mannequins ont défilé, raquette de tennis en bois à la main, pour cette collection appelée "Il giardino" (le jardin).

C'est une ode à la douceur de vivre, "un après-midi tranquille" à Ferrara, dans le nord de l'Italie, explique le créateur. On imagine l'aristocratie en vacances dans cette collection marquée par une certaine nostalgie.

Les mannequins portent de larges bandeaux dans les cheveux, des vestes aux épaules larges sur de simples hauts de bikini, le tout dans des tons pastels. C'est chic, mais décontracté. Si elles enfilent un pull en maille, c'est pour laisser une épaule dénudée. Les plus hardies portent en haut des bandeaux en forme de noeud.

Les défilés se poursuivent samedi avec entre autres, JW Anderson, David Koma et d'autres créateurs "NewGen" comme Feben et Labrum.

Le gouvernement a annoncé mercredi un fond de 2 millions de livres sterling (2,3 millions d'euros) pour soutenir les jeunes créateurs. Le programme "NewGen" a été créé il y a 30 ans. Plusieurs grands noms de la mode en ont bénéficié, dont Alexander McQueen, mort en 2010.

Mais depuis quelques années, la capitale britannique est à la peine sur la planète mode. La pandémie, l'inflation qui reste la plus élevée des pays du G7 (6,8% en juillet) et aussi le Brexit n'aident pas. Elle manque de grands noms. Comme un symbole de cette perte d'influence: la très British Victoria Beckham présente depuis l'an dernier sa collection à Paris.

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