Le coup de bluff de Fillon au jeu des parrainages

UMP . L’ex-Premier ministre a longtemps fait semblant de manquer de soutiens. Hier, il en a revendiqué 45 000.

Jean-François Copé était sous le choc, hier. Littéralement stupéfait d’apprendre que François Fillon revendiquait 45 000 parrainages militants en soutien à sa candidature à la présidence de l’UMP. Jamais le député-maire de Meaux n’avait imaginé un tel scénario. Bon connaisseur de l’appareil militant, qu’il dirige en sa qualité de secrétaire général, il se croyait assuré de récolter nettement plus de signatures que son rival.
Quelques heures plus tôt, au siège du parti, rue de Vaugirard, il en avait annoncé «plus de 30 000». Ses directeurs de campagne, Roger Karoutchi et Edouard Courtial, avaient eux-mêmes déchargé deux coffres de voiture gorgés de bulletins de parrainages. «C’est un signal fort, une première étape qui dépasse nos espérances», fanfaronnait Courtial. Pour le député pro-Copé Franck Riester, cette masse de papier traduisait «la dynamique que l’on sent pour nous sur le terrain».
«Secret». Ce devait être le tournant de sa campagne. On allait enfin pouvoir vérifier que l’écrasante supériorité de l’ancien Premier ministre dans les sondages auprès des sympathisants ne voulait rien dire. Le sage Fillon rassurait peut-être les électeurs de droite. Mais le bouillant Copé, lui, serait le chef que veulent les militants. «Le vrai sondage, ce sera les chiffres des parrainages» claironnaient ses lieutenants depuis plusieurs semaines.
Fillon a laissé dire. Avec une habileté, et un cynisme, que personne ne soupçonnait, ses principaux lieutenants se sont répandus en lamentations sur l’extrême difficulté de la récolte des parrainages. Lundi encore, en marge d’un meeting à Boulogne-Billancourt, ils faisaient mine de se résigner à une victoire de Copé dans la course aux signatures. «Les parrainages ne sont pas le vote», expliquait Valérie Pécresse. «On ne fait pas le concours du plus gros tas !» renchérissait Laurent Wauquiez. Dans cette partie de poker menteur, (...)

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