Coup de barre sur la banlieue

Le Président a concédé qu’il n’en avait pas encore fait assez pour les quartiers.

«H is for Hope.» C’était en avril 2012 : sous ce slogan peint dans son dos, François Hollande - avec un H - terminait son marathon des banlieues, faisant naître l’espoir (hope en anglais) d’une politique différente. Le verbe était volontiers lyrique. «La voix d’un jeune dans un quartier est équivalente à la voix d’un patron du CAC 40. Et si certains sont plus riches que vous, vous êtes plus nombreux qu’eux ! C’est vous la force dans la démocratie ! C’est vous la puissance !» s’emportait le candidat socialiste. Quinze mois plus tard, ce sont les deux domaines sur lequel le Président concède qu’il n’en a pas fait assez : la lutte contre les discriminations, et la jeunesse des quartiers, ces îlots électoraux perdus dans un océan d’abstention qui lui ont donné ses meilleurs scores présidentiels. «Il faudra leur dire qu’ils ont gagné leur combat. Même si la discrimination est toujours forte, cette France-là existe aujourd’hui», explique Hollande en petit comité à l’heure du bilan de l’an 1.

Négatifs. Reste que, sur ces questions d’égalité, on attendait plus et beaucoup de la gauche. Les atermoiements puis le report après les municipales du droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales, l’enterrement sans manière par Manuel Valls du récépissé lors des contrôles de police, ont même envoyé des signaux négatifs à l’adresse de ces quartiers. Mettant mal à l’aise les ministres les plus allants sur la lutte contre les discriminations.

D’autant qu’en période de restriction budgétaire, ces mesures symboliques, elles, ne coûtaient rien. «Personne ne parle de trahison. C’est même peut-être inquiétant, cela traduit la rupture totale entre ces quartiers et le politique», confie un ministre. Après les violences à Trappes, François Hollande s’est contenté d’appeler à l’apaisement. Ne pas stigmatiser. Ne pas parler de crises identitaires ni de religions à tout-va, comme son (...)

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