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Les coulisses idéologiques du débarquement en Normandie

Le 79e anniversaire du débarquement en Normandie a été célébré ce mardi 6 juin 2023 à Arromanches.  - Credit:LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
Le 79e anniversaire du débarquement en Normandie a été célébré ce mardi 6 juin 2023 à Arromanches. - Credit:LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

La guerre n'est pas un phénomène nationaliste. Elle ne relève pas seulement de l'invasion ou de la défense d'un territoire, d'après quoi une idéologie, par exemple la patrie, s'en trouverait réveillée. Le débarquement du 6 juin 1944 en est l'illustration. S'il commence la campagne de Normandie, il est aussi la conclusion d'une réforme intellectuelle d'un Occident en pleine recomposition. L'opération Overlord aura bouleversé la perception que la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis avaient d'eux-mêmes.

Staline réclamait depuis 1941 l'ouverture d'un front à l'ouest pour soulager les efforts de l'Armée rouge. Les Américains, qui soutenaient d'un point de vue logistique et financier les efforts de l'Angleterre, hésitaient. Roosevelt devait prendre en compte l'opinion d'une Amérique réticente à envoyer des « boys » combattre de l'autre côté de l'Atlantique.

Compromis et pragmatisme

Quant à Churchill, il n'était pas favorable à un débarquement sur la côte ouest. Si les armées britanniques commandées par Montgomery avaient héroïquement combattu en Afrique du Nord, les efforts consentis n'étaient pas suffisants pour faire céder l'Allemagne. En dépit du succès du débarquement en Sicile en juillet 1943, les Allemands résistent entre Naples et Rome. Il faut attendre la conférence de Téhéran pour que soit décidé, sous la pression de Roosevelt et Staline, un débarquement par la Manche en partant de la Grande-Bretagne.

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