La couleur hausse le ton chez les créateurs

"Il pourra faire tous les métiers, sauf un : créateur de mode", avait prédit le médecin de famille. Tom Van der Borght, double lauréat du Festival d'Hyères en octobre, aime rappeler cette anecdote. D'autant que la confirmation, à 27 ans, d'un trouble musculaire neuropathique héréditaire a agi comme un déclic : "J'ai voulu retrouver mes rêves d'enfant." Son métier, il en parle comme d'une "catharsis", celle qui a poussé cet ancien étudiant de la Stedelijke Academie voor Shone Kunsten de Saint-Nicolas (Belgique) à montrer ses créations, avec la couleur pour arme et complice.

Culture tribale et pop, rituels et séries télé, les couleurs de la rue et celles des écrans se télescopent, dans un enchevêtrement de motifs et de techniques en mode remix : "Tout jaillit dans la couleur, c'est instinctif, dit le styliste flamand. Je m'appuie sur des techniques artisanales, comme la broderie et le macramé, pour donner une vision futuriste. Je suis un enfant des années 1980. Mes silhouettes sont des kaléidoscopes." En pleine crise sanitaire, lurex, raphia et paillettes témoignent d'un nouvel état d'urgence chromatique. Urgence d'une palette qui hausse le ton, déplace le curseur du bon et du mauvais goût, révèle les peurs et provoque l'émotion. "Les idées noires, je n'ai que ça", admet Tom Van der Borght.

Affranchi d'un carcan, l'imaginaire se déconfine à son tour

Dans un contexte sinistré, les créateurs sortent de l'ombre et font de la couleur l'étendard d'une identité multiple, dégenrée, ­m...


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