Costa-Gavras : « La mort du cinéma, on en parle depuis un siècle »
Konstantinos Gavras plante ses yeux bleu gris dans l'océan Atlantique. « Je vois du bleu au loin, du vert, mais ce blanc, je ne le comprends pas. Pourquoi l'eau est-elle blanche au niveau des vagues ? » À 90 ans, Constantin Costa-Gavras n'a pas perdu sa curiosité et son envie de comprendre le monde.
Le visage sculpté par de belles rides, les chaussettes rouge vif sortant de ses baskets bleu marine, il boit un café près de la baie vitrée du Casino de Biarritz. Le metteur en scène franco-grec vient de finir un scénario, confie-t-il, qu'il espère tourner au printemps 2024. Le sujet ? « Cela parle de notre époque, de notre société, bref de nous », dit-il dans un sourire énigmatique.
Bonne nouvelle : le réalisateur de Z, L'Aveu et Missing va repasser derrière la caméra. Son dernier long-métrage sur la crise grecque et le ballet des tractations européennes, Adults in the Room, date déjà de cinq ans. Avec une vingtaine de longs-métrages à son actif en près de soixante ans de carrière, Costa-Gavras reconnaît volontiers filmer moins que ses confrères.
« J'ai toujours pris le temps de trouver des sujets qui m'intéressaient. Pour moi, le cinéma est une passion, pas un métier », glisse-t-il en buvant une gorgée de son café. Le Festival Biarritz Amérique latine, qui a fermé ses portes vendredi 29 septembre, vient de lui rendre hommage en projetant Missing, palme d'or en 1982, à cinquante ans de la mort de Salvador Allende et du coup d'État au Chili, le 11 septembre 1973 [...] Lire la suite