Cosey Fanni Tutti Hard de vie

Pilier de Throbbing Gristle, groupe fondateur de la musique industrielle, la plasticienne et musicienne britannique explique comment la photo porno a imprégné sa démarche artistique, alors que paraissent en anglais ses mémoires et que son album solo de 1983 «Time to Tell» est réédité.

En 2002, au moment opportun où elle revisitait ses propres archives pour son ouvrage Confessions, Cosey Fanni Tutti fut conviée par l’Institute of Contemporary Arts (ICA) de Londres à participer à une table ronde avec Richard Kern et Lucy McKenzie, pour lequel cette dernière avait longuement posé nue dans le livre Model Release. Le sujet de la rencontre était centré sur la relation entre le photographe et son modèle, la circulation de l’inspiration entre l’artiste et son sujet, in fine sur la domination sexuelle et sociale implicite qui peut s’exprimer dans la photo de nu. Dans son autobiographie publiée en 2017 au Royaume-Uni (Art Sex Music, inédit en français), la musicienne, plasticienne et performeuse britannique raconte avoir trouvé Kern «désarmant» de charme, un comportement qu’elle reconnaissait bien pour l’avoir rencontré à de nombreuses reprises pendant ses carrières de mannequin porno et de danseuse érotique dans l’industrie du sexe britannique à la fin des années 70 : «J’étais bien placée pour comprendre pourquoi des jeunes femmes pouvaient s’abandonner à ses sollicitations créatives. Les techniques de négociation et de persuasion ont joué un rôle essentiel dans le processus collaboratif sensible et sexuellement chargé entre le modèle nu et le photographe, que ce soit dans l’art ou l’industrie du sexe. Ce genre de manipulation tenace était endémique dans la pornographie et les techniques utilisées, grossières - des techniques qui, dans mon cas, expliquent le genre d’expériences tendues et effrayantes qui m’ont amenée à devenir l’instigatrice d’une chanson sur le thème de la persuasion qui serait l’une des plus célèbres de Throbbing Gristle.»

«briseurs de civilisation»

La (...)

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