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En Corée, l’adultère n’est plus un crime

Devant la tour Namsan, à Séoul.

L’Etat sud-coréen ne s’invitera plus dans les chambres à coucher ni dans les «love motels», ces hôtels à bas prix qui louent les chambres à l’heure. Fini les fuites sur le Web de photos de coupables dénudés pris sur le fait par des policiers. Exit les condamnations pour relations extraconjugales, à l’instar de l’actrice Ok So-ri, qui avait écopé en 2008 de huit mois de prison avec sursis et avait dû s’excuser publiquement. Le 4 mars, la Cour constitutionnelle a aboli une loi datant de 1953 qui faisait de l’adultère un crime passible de prison. «Même si l’adultère doit être condamné comme étant immoral, la puissance publique ne doit pas intervenir dans la vie privée des individus», ont estimé cinq des neuf juges. «L’abolition était inévitable. Cette décision traduit un profond changement de mentalités dans notre pays : l’aspiration grandissante aux droits et libertés individuels», analyse Song Jae-ryong, professeur de sociologie à l’université de Kyung Hee.

Depuis 1985, quelque 53 000 Sud-Coréens ont été poursuivis en vertu de cette loi anti-adultère. Ces dernières années, elle était avant tout devenue un instrument de chantage pour les couples en instance de divorce, et le nombre d’inculpations déclinait. L’an dernier, sur 900 condamnations, aucune peine d’emprisonnement n’a été prononcée. A quatre reprises, déjà, la Cour constitutionnelle avait été appelée à examiner la légalité de cette vieille loi. A chaque fois, le souci de préserver l’ordre social et moral avait prévalu.

La société sud-coréenne a évolué. D’après une récente étude du Korean Women’s Development Institute, 37% des hommes mariés auraient déjà trompé leur conjointe, et 6,5% des épouses auraient fait de même. Pour le professeur Song, cette décriminalisation pourrait permettre aux couples de mieux communiquer. «Maintenant que l’infidélité n’est plus un crime, les époux pourront en discuter sans crainte.» Juste après l’abrogation de la loi, une première requête a été déposée à Daegu par un homme de 39 (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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