Covid-19 : le vrai et le faux autour du vaccin

La vaccination contre le coronavirus est au coeur de l’actualité. Et parmi les informations confirmées, quelques fausses rumeurs se multiplient. Plusieurs d’entre elles concernent Mauricette, la première Française vaccinée.

Alors que la vaccination contre le coronavirus a été lancée en France comme dans la plupart des pays européens depuis quelques semaines, de nombreuses informations sont diffusées sur le sujet. Mais certaines sont de fausses rumeurs. Petit tour d’horizon.

Plus de 20 décès en Norvège

Jeudi 14 janvier, l’Agence norvégienne du médicament a annoncé que 23 décès de personnes âgées avaient été constatés à la suite d’une injection du vaccin Pfizer-BioNTech contre le coronavirus. Parmi eux, 13 ont fait le cas d’investigations.

De quoi faire souffler un vent de panique un peu partout en Europe. Mais, à l’heure actuelle, les autorités sanitaires n’ont pas pu prouver que ces morts étaient liées à la vaccination. Ni qu’elles n’étaient pas liées. “Les rapports suggèrent que les réactions indésirables courantes aux vaccins à ARN messager, telles que la fièvre et les nausées, peuvent avoir contribué à une issue fatale chez certains patients fragiles”, a commenté le médecin en chef de l’agence de santé, Sigurd Hortemo, comme le rapporte Franceinfo. “C'est peut-être une coïncidence, mais nous n'en sommes pas sûrs”, a commenté, quant à lui, le directeur médical de l'Agence norvégienne des médicaments, Steinar Madsen.

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Comme l’a expliqué à Franceinfo Annie-Pierre Jonville-Bera, pharmacologue au CHRU de Tours et responsable du centre régional de pharmacovigilance, “du fait du hasard, des gens peuvent mourir dans les jours qui suivent la vaccination, en raison d'une pathologie grave qui n'a rien à voir avec les effets du vaccin”. Chez les personnes âgées à la santé fragile, “la probabilité que la mort soit due à autre chose que le vaccin est énorme”, complète-t-elle auprès du média.

L'Agence norvégienne des médicaments a d’ailleurs publié un communiqué allant dans ce sens. “en Norvège, 400 personnes en moyenne meurent chaque semaine dans des maisons de retraite et des établissements de soins de longue durée. [Il faut donc s'attendre] à ce que des décès surviennent à un moment proche du moment de la vaccination”.

Cinq décès liés au vaccin en France

Le ministère de la Santé a rapporté à Franceinfo, mardi 19 janvier, que cinq personnes étaient mortes après avoir été vaccinées, sans qu’un lien soit “formellement établi” entre l’injection et le décès. De quoi faire dire à Jean-Luc Mélenchon, le président ed la France Insoumise : “On peut penser à un effet trauma de l’événement vaccin”. De quoi instiller le doute dans la tête de certains, même s’il a tenu à préciser qu’il fallait attendre “pour conclure”.

Selon un communiqué de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament), “il s’agissait de personnes âgées résidant en EHPAD ou en résidence vieillesse qui présentaient toutes des maladies chroniques et des traitements lourds”. “Au regard des éléments dont nous disposons à ce jour, rien ne permet de conclure que les décès rapportés sont liés à la vaccination”, précise en outre l’agence.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs médecins ce sont d’ailleurs amusés - et agacés - du lien de causalité fait dans certains esprits entre le vaccination et le décès de ces cinq personnes. Selon des chiffres de 2015 publiés en 2018, 150 000 résidents d’Ehpad décèdent en moyenne chaque année. Soit environ 411 par jour. Étant donné que la vaccination a commencé par les Ehpad, la corrélation entre un résident vacciné et un décès semble logique. Le lien de causalité, lui, n’est pour l’heure pas défini dans ces cinq cas précis.

Le décès de Mauricette, la première vaccinée

Mauricette, la toute première française à avoir reçu le vaccin contre le coronavirus, le 27 décembre dernier, a été victime de plusieurs rumeurs. La première, comme le précise Le Parisien, est que cette femme de 78 ans, résidente d’un hôpital de Sevran, aurait reçu cette injection contre son gré. Florian Philippot, ancien vice-président du Rassemblement national, s’est rapidement emparé d’une petite phrase prononcée par la patiente. Sur la vidéo, de nombreuses fois diffusées depuis, on entend Mauricette prononcer une phrase qui ressemble à “Ha, il faut faire un vaccin ?” mais pourrait aussi être “Ha, il faut faire avec ça ?”, puisqu’elle s’adresse à ce moment-là à l’infirmière qui approche son chariot de soin.

Un journaliste présent sur place interrogé sur le sujet par Franceinfo précise qu’il “n’a pas eu le sentiment qu’elle ignorait ce qui allait se passer”. “Lorsqu'elle est arrivée, elle ne tombait pas du tout des nues”, abonde de son côté un journaliste du Parisien également présent. Selon l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, Mauricette a bien donné son consentement pour cette acte et elle a bénéficié d’une consultation pré-vaccinale pour vérifier qu’il n’y avait aucune contre-indication.

Ces derniers jour, la première vaccinée de France a été victime d’une autre rumeur : elle serait morte quelques jours après l’injection d’une crise cardiaque. L’auteur du message, ensuite largement relayé sur les réseaux sociaux, affirme même travailler “dans l’établissement où elle était résidente”. Comme France 2 l’a précisé dans son journal de 20 heures, lundi 18 janvier, il n’en est rien. Le compte à l’origine de ce tweet, depuis supprimé, a même précisé à plusieurs reprises que cette information était fausse. “J’ai menti afin de dissuader les gens de se faire vacciner”, a-t-il notamment écrit. L’AP-HP a par ailleurs confirmé auprès de Franceinfo que Mauricette n’était pas décédée.

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Les dessous de la vaccination massive en Israël

Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, l’a promis : d’ici la fin du mois de mars, toute la population de son pays âgée de plus de 16 ans sera vaccinée contre le coronavirus. Une affirmation qui étonne quand on voit qu’ailleurs, les doses sont comptées et que la vaccination devra se faire très progressivement.

De quoi s’interroger : comment le chef du gouvernement israélien a-t-il eu la garantie d’avoir suffisamment de doses ? À en croire l’AFP, les premières informations faisant état d’un échange de données sont justes.

L’agence de presse a pu consulter l’accord scellé entre Pfizer et le gouvernement - rendu public par le ministère de la Santé -, qui précise que les autorités israéliennes s’engagent à partager rapidement “un maximum de données” pour connaître l’effet sur l’immunité de la population en échange d’un stock de vaccins.

Plusieurs médias locaux assurent également qu’Israël a payé ses vaccins plus chers que d’autres pays. Comme le rapporte Les Echos, Pfizer a expliqué que le prix des doses était calculé en fonction du volume mais aussi de la date de livraison. Ce qui pourrait donc concorder avec un prix plus élevé pour qu’Israël les reçoive plus vite. Mais les autorités du pays ont refusé de confirmer l’information sur le prix déboursé pour les vaccins.

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