Coronavirus : un premier cas à Colmar dès novembre ?
Un habitant de Bobigny contaminé en décembre est considéré comme le patient zéro. Pourtant, en Alsace, un premier cas de Covid-19 aurait été repéré dès le moins de novembre.
Ce jeudi 7 mai, l’Hôpital Albert Schweitzer de Colmar a révélé la présence de cas de coronavirus dès le mois de novembre en Alsace. Soit plus de trois mois avant l’apparition des cas officiels dans la région. Le premier décès a été enregistré le 4 mars dernier. Actuellement, le docteur Michel Schmitt, médecin chef du département d’imagerie médicale de l’hôpital Albert Schweitzer de Colmar, analyse l’ensemble des clichés de scanner réalisés dans l’établissement depuis le début du mois de novembre. Au total, 2456 scanners thoraciques ont été réalisés entre le 1er novembre et le 30 avril.
Un pic le 31 mars 2020
Quels résultats ? Selon les premières conclusions de cette étude, la courbe épidémiologique indique que des premiers cas étaient bien présents dans l’établissement le 16 novembre 2019. Le virus était donc en circulation dans la région. Pour le moment, le patient zéro français est un habitant de Bobigny malade en décembre. De plus, le graphique du médecin alsacien rapporte une progression très lente de l’incidence du Covid-19 jusqu’à la fin février puis une augmentation rapide de l’incidence avec un pic le 31 mars 2020. Une collaboration est lancée avec le CNRS pour entamer une exploitation épidémiologique des résultats, précise un communiqué officiel édité par l’établissement. “Le virus s’est alors dispersé de manière très sporadique. La contagion s’est accélérée au moment des événements de fin d’année : marchés de Noël, fêtes de famille, jusqu’à ce que l’épidémie explose après un rassemblement religieux à Mulhouse, la dernière semaine de février”, détaille le document.
Comme expliqué dans le communiqué, plusieurs professionnels de santé ont constaté plusieurs problèmes de santé atypiques dans toute la population avec de la température, de la toux évoluant plus longuement que d’habitude (2 à 3 semaines), une perte de la voix (aphonie), du goût ou de l’odorat, un état inhabituel de fatigue persistant ou une perte de poids. Des symptômes apparus avant même que le coronavirus ne se soit propagé dans le monde entier. Pour l’avenir, d’autres pistes pourraient être analysées pour poursuivre cette étude. D’autres données biologiques ainsi que des rapports d’hospitalisation seront également analysés.