Coronavirus : le Tocilizumab, une piste prometteuse

Coronavirus : le Tocilizumab, une piste prometteuse

Le Tocilizumab, médicament généralement administré aux personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde serait-il efficace dans le traitement du Covid-19 ? Les résultats d’un essai clinique lancé par l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) fin mars sont encourageants.

C’est un nouvel espoir dans la lutte contre le coronavirus. L’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) vient de publier les résultats d’une étude qui concerne le Tocilizumab, un médicament habituellement utilisé dans les services de rhumatologie. Chez les adultes, cette molécule est administrée pour soulager, notamment, les polyarthrites rhumatoïdes. L’AP-HP a inclus 129 patients hospitalisés dans 13 hôpitaux. Ces malades du Covid souffraient d’une pneumonie “de sévérité moyenne à grave” et qui avaient besoin d’une assistance en oxygène. 64 patients ont reçu les soins habituels, c’est-à-dire, oxygène, antibiotiques et anti-coagulants, les 65 autres ont reçu une ou deux injections du Tocilimuzab en plus du traitement classique. Quatorze jours après l’administration de ce médicament, les résultats se sont révélés prometteurs par rapport aux soins classiques.

Ce protocole se poursuivra pour confirmer les conclusions. Les résultats de l’étude seront publiés dans les semaines à venir dans une revue médicale. Il s’agit du “premier essai comparatif par tirage au sort” qui fait la “démonstration d’un bénéfice clinique” de ce traitement chez des malades Covid-19 souffrant d’une infection sévère, ont souligné les organisateurs au cours d’une conférence de presse téléphonique.

L’hôpital Foch également enthousiaste

Une piste également expérimentée depuis plusieurs semaines à l’hôpital Foch de Suresnes. Les premiers résultats sont encourageants comme le révèle en exclusivité France Inter. Pour parvenir à ces premières conclusions, l’hôpital a comparé les résultats d’une trentaine de patients de plus de 80 ans soignés avec ce médicament avec ceux des précédents patients qui n’en avaient pas bénéficié.

D’après les premières constations, ce médicament aurait permis de réduire de moitié le nombre de patients transférés dans le service de réanimation. “Je peux vous citer l'exemple d'une patiente de 68 ans qui d'emblée, aux urgences, a nécessité 6 litres d'oxygène pour respirer à peu près correctement. Dans les 6 à 12 heures qui ont suivi, le débit d'oxygène nécessaire est passé à 12 litres. Sept jours après la deuxième dose de Tocilizumab, la patiente était sortie de l'hôpital”, explique le docteur Félix Ackermann, chef du service de médecine interne à l'hôpital Foch, cité par France Inter. Précisément, ce traitement se réalise sous la forme d’une ou deux injections sans effets secondaires. Une injection qui coûte entre 800 et 1000 euros.

Des essais également réalisés en Italie

Le site internet précise que, pour des résultats satisfaisants, le traitement doit impérativement être administré quand l’état des patients s’aggrave et que le besoin en oxygène augmente. Un bémol toutefois : la crainte d’une pénurie, car ce médicament ne se fabrique pas rapidement et à grande échelle.

En Italie, ce traitement semble également faire ses preuves. Le docteur Paolo Ascierto, directeur du service Immunothérapie - oncologie de l’hôpital Pascale à Naples estime que le Tocilizumab apparait comme une solution très sérieuse pour lutter contre l’épidémie. “Ce traitement est utilisé pour contrer la polyarthrite rhumatoïde et nous, les oncologues, le connaissons car nous l’utilisons pour atténuer les effets secondaires liés à l’immunothérapie. Il agit en cas d’importante réaction immunitaire, du même type que celle que l’on constate au niveau des poumons en cas d’infection au coronavirus. De là nous est venue l'idée que le médicament pourrait aider face à la pandémie”, détaille le Dr Ascierto auprès du site italien au site italien Tgcom24.