Coronavirus : la stratégie de communication du gouvernement est-elle la bonne ?

Après plusieurs semaines de flottement, le gouvernement a-t-il enfin trouvé la communication de crise adéquat ?
Après plusieurs semaines de flottement, le gouvernement a-t-il enfin trouvé la communication de crise adéquat ?

Porte-paroles trop nombreux, informations contradictoires, hésitation sur le message à faire passer... Le gouvernement a eu du mal à mettre en place une communication de crise au sujet du coronavirus.

À crise exceptionnelle, communication exceptionnelle. Ces derniers jours, Emmanuel Macron et Édouard Philippe se sont succédé pour prendre la parole au sujet du nouveau coronavirus et des mesures à mettre en place pour tenter d’endiguer l’épidémie.

Jeudi 12 mars, le chef de l’État prenait la parole pour une allocution télévisée en direct, lors de laquelle, entre autres, il invitait les Français à limiter leurs déplacements. Deux jours plus tard, le Premier ministre annonçait des mesures plus strictes pour que cette “invitation” soit respectée.

Une répartition logique des rôles

Emmanuel Macron s’est à nouveau adressé aux Français lundi 16 mars, à 20h. Sans en prononcer le nom ni entrer dans les détails pratiques, il annonçait le confinement. Le lendemain, Édouard Philippe a pris à son tour la parole sur France 2, pour apporter toutes les précisions nécessaires. Sans tergiverser, il a affirmé : “Je crois que nous sommes parfaitement clairs. Il s’agit de confinement ou de restriction de sortie”.

Dans cet exercice de communication, Emmanuel Macron et Édouard Philippe n’ont pas joué les “gentil flic, méchant flic”. Il s’agit en fait, tout simplement, de l’illustration de la répartition des rôles sous la Ve République. “Le président fixe le cap, donne les grandes lignes. Le Premier ministre les mets en oeuvre, s’occupe de la déclinaison pratique”, nous appelle Christian Delporte, professeur à l’université de Versailles spécialiste de la communication.

Limiter les intervenants

“Le gouvernement a enfin trouvé son rythme de croisière” au sujet de la communication de crise, poursuit le spécialiste. Depuis quelques jours, les intervenants récurrents sont peu nombreux : Emmanuel Macron, Édouard Philippe, le ministre de la Santé Olivier Vérran et le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. “Les autres représentants du gouvernement et les députés LREM se font de plus en plus rares”, et ce n’est pas seulement en raison du confinement. “C’est une bonne chose, car il ne faut pas brouiller les pistes”, analyse-t-il.

Mais ça n’a pas toujours été le cas. La semaine dernière encore, la parole était très diffuse. De quoi conduire à une situation gênante lorsque le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, a affirmé que les établissements scolaires ne fermeraient pas... seulement quelques heures avant l’annonce d’Édouard Philippe expliquant le contraire.

Le gouvernement a mis du temps à mettre en place la communication de crise, qui doit respecter trois fondamentaux : “dire la vérité, avoir une seule ligne de conduite et très peu de porte-paroles - mais qui soient crédibles”. Or, outre une parole diffuse et parfois contradictoire jusqu’à la semaine dernière, le gouvernement a longtemps “hésité entre rassurer les Français et les avertir”, rappelle le professeur.

Le moment de flottement semble aujourd’hui passé, reste désormais à maintenir le cap jusqu’à la fin de la crise.

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