Coronavirus et santé mentale : quelles séquelles pour les patients ?

Coronavirus et santé mentale : quelles séquelles pour les patients ?

Les patients lourdement touchés par le coronavirus pourraient souffrir de troubles mentaux. Une étude scientifique s’est intéressée à ces séquelles.

En France, plus de 143 000 cas de coronavirus ont été confirmés. Complications cardiovasculaires, cicatrices sur les poumons, atteintes rénales, pour les patients lourdement touchés les séquelles peuvent être multiples. En plus de ces différentes atteintes, la santé mentale des patients contaminés par le Covid-19 peut également subir certaines séquelles sur le long terme.

Afin de déterminer celles-ci, des chercheurs américains ont listé les signes manifestés par des patients ayant été atteints par de précédents coronavirus comme le Sars ou le Mers. Les résultats de cette analyse ont été publiés dans la revue scientifique The Lancet Psychiatry En détail, ils ont analysé les données de 1963 études et 87 pré-publications dont 65 études indépendantes portant sur 3 559 patients. Les études ont été réalisée en Chine, au Canada, en France, à Hong Kong, en Arabie saoudite, en Corée du Sud, au Japon, à Singapour, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Comme le rapporte La Dépêche, plusieurs publications portant sur le Covid-19 rapportent des conséquences psychologiques pour les patients : signes de confusion, agitation ou altération de la conscience. Des conséquences qui pourraient être directement liées à la diminution de la quantité d’oxygène qui a atteint le cerveau. Dans certains cas, ces manifestations peuvent également traduire une atteinte directe du système nerveux central.

Anxiété et dépression

Bien qu'il y ait peu de preuves suggérant que les maladies mentales courantes au-delà du délire de courte durée soient une caractéristique de l'infection par Covid-19, les cliniciens devraient surveiller la possibilité que des troubles mentaux courants tels que la dépression, l'anxiété, la fatigue et le stress post-traumatique puissent apparaître dans les semaines et les mois suivant la guérison d'une infection grave, comme cela a été observé avec le SRAS et le MERS”, estime le Dr Jonathan Rogers, chercheur à l'University College London et co-auteur de l'étude dans des propos rapportés par le quotidien.

Citant d’autres études, les chercheurs rapportent également des cas de dépression (11%), d'insomnie (12%), d'anxiété (12 %), d'irritabilité (13%), de troubles de la mémoire (19%), de fatigue (19%) et de rappels fréquents de souvenirs traumatisants (30%). Ces signes peuvent se manifester sur une période allant de 6 semaines à 39 mois.

Pour les patients atteints par le Sars et le Mers, un cas hospitalisé sur trois a décrit l’apparition d’un trouble de stress post-traumatique. Un an après la maladie, 15% des patients évoquaient l’apparition de dépression et d’anxiété et autant se plaignaient de fatigue, stress, troubles du sommeil et sautes d’humeur.