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Covid-19 : quand un malade est-il le plus contagieux ?

Un test antigénique mené par la Croix Rouge.

Une étude conforte la décision de la France de réduire la durée de l’isolement de 14 jours à sept jours depuis le mois de septembre.

Combien de temps est-on contagieux après avoir contracté le Covid-19 ? Semaine après semaine, la science progresse et permet d’en savoir un peu plus sur le Covid-19, virus inconnu il y a encore un an. De quoi permettre de préciser les politiques sanitaires.

Une récente étude publiée dans la revue The Lancet affine la durée de la contagiosité. Un individu malade atteindra son pic de contagiosité sur une période de sept jours : de deux jours avant l’apparition des symptômes jusqu’à cinq jours après leur apparition.

VIDÉO : Covid-19 : comment les délais des résultats de tests ont favorisé la circulation du virus

“La viabilité du virus est courte”

Pour en arriver à cette conclusion, les auteurs de l’étude se sont intéressés à la charge virale qu’un malade excrète, et à la viabilité du virus excrété. Dans leurs observations, les auteurs de l’étude indique que la durée moyenne de l'excrétion de l'ARN du Covid-19 dans les voies respiratoires supérieures est de 17 jours, "mais aucune étude n'a détecté de virus vivant au-delà du 9e jour de la maladie, malgré des charges virales constamment élevées" détaillent les chercheurs.

"La viabilité du virus est courte, avec un pic précoce observé au moment de l'apparition des symptômes jusqu'au 5e jour de la maladie" concluent-ils. De quoi permettre de préciser voire de réduire dans certains pays le temps d’isolement infligé aux personnes testées positives, ou de diminuer la durée de la quarantaine à l’entrée de certains pays.

Vers une baisse de la durée d’isolement ?

C’est ce que préconise l’un des co-auteurs de l’étude, le docteur Muge Cevik, expert en maladies infectieuses à l'Université de St Andrews en Écosse. Pour lui, réduire à cinq jours la durée d’isolement rendrait “socialement plus acceptable” une telle contrainte, et encourager les personnes malades à respecter cette durée d’isolement.

VIDÉO : Coronavirus : la difficile application de l’isolement

Mais, relèvent toutefois les auteurs de l’étude, certaines personnes, notamment âgées ou très malades, peuvent être contagieuses plus d’une semaine.

Plus court, l’isolement pourrait être mieux respecté

Malgré cela, réduire le temps d’isolement pourrait toutefois être avantageux. “Si une période d’isolement plus courte encourage davantage de personnes à s'isoler, le bénéfice compensera largement le risque lié à la petite quantité de virus que quelques patients peuvent encore porter après cinq jours”, estime auprès du New York Times le docteur Stefan Baral, épidémiologiste chez à l’université Johns-Hopkins.

Car dans le triptyque “tester, tracer, isoler”, prôné par les autorités sanitaires de nombreux pays, l’isolement semble être le point faible dans la lutte contre le Covid-19. Dans un avis rendu début septembre le Conseil scientifique alertait sur “l’inefficacité du système actuel d’isolement des malades, trop long et donc peu suivi”. “Aujourd’hui peu de gens s’isolent” et cela “fragilise notre capacité à maîtriser les chaînes de contamination”, alertait le Conseil scientifique.

L’échec de l’isolement des malades

Un échec depuis constaté par de nombreux scientifiques et reconnu par l’Elysée, qui réfléchit à rendre obligatoire l’isolement des personnes malades.

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Cette avancée scientifique sur la durée de contagion des malades pourrait donc, avec une réduction de la durée d’isolement, inciter les malades à mieux respecter la mesure. D’autant que les durées d’isolement varient fortement selon les pays.

Une personne sur cinq capable de s’isoler 10 jours

Depuis septembre, la France a décidé de passer de 14 à 7 jours le temps d’isolement pour un malade. Aux Etats-Unis, les Centers for Disease Control and Prevention recommandent aux malades un isolement de 10 jours, durée également appliquée au Royaume-Uni, en Irlande et en Suisse.

L’Allemagne respecte les 14 jours mais envisage de réduire cette durée, à cinq jours. De leur côté, l’Autriche et la Slovénie ont abaissé cette période à 10 jours. Une enquête récente menée au Royaume-Uni a montré que seule une personne sur cinq était capable de s'isoler pendant 10 jours.

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