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Coronavirus : plus de confinement, moins de gaz à effet de serre ?

La production d'énergie chute, les habitants de la planète en profitent (Getty Images)
La production d'énergie chute, les habitants de la planète en profitent (Getty Images)

Depuis 20 jours, le confinement est en vigueur en France et dans une bonne partie du monde. Une mesure inédite aux conséquences multiples. Parmi celles-ci, une baisse sensible des niveaux de pollution.

Le parallèle sémantique ne manque pas de piquant. Alors que l’expression “mise sous cloche” est régulièrement utilisée pour évoquer le confinement en vigueur un peu partout dans le monde, c’est précisément le contraire qui se passe effectivement dans l’atmosphère. Car si le monde se réchauffe, c’est en partie du fait des gaz à effet de serre qui, comme leur nom l’indique, créent une sorte de bulle autour de la planète, à l’intérieur de laquelle la chaleur augmente - comme dans une serre, ou sous une cloche.

Or, ce n’est pas une surprise, le ralentissement de l’activité économique dû à la mise en quarantaine généralisée a des conséquences positives en terme d’écologie. Dans les zones urbanisées, on voit les animaux revenir et la qualité de l’air progresser dans des proportions importantes - et inquiétantes quant à l’état de l’environnement en temps d’activité normale, mais c’est un autre débat.

Pour ce qui est des gaz à effet de serre, des études chiffrées confirment désormais l’intuition générale. Le cabinet de conseil en management Sia Partners a en effet estimé qu’en Europe, chaque jour de confinement se traduit par une réduction de 58 % des émissions de CO2, principale cause de l’augmentation des gaz à effet de serre. Au total, si le confinement dure 45 jours, le bilan annuel sera ainsi réduit de 5 %, soit 145 mégatonnes de CO2 en moins. Loin d’être anodin.

Les secteurs des transports routiers et aériens, quasiment à l’arrêt, sont au premier rang, en valeur relative, de cette économie de CO2, puisqu’ils enregistrent des baisses d’émissions de 80 à 90 %. Le secteur de la production d’énergie, plus gros producteur de CO2 dans le monde, voit lui ses quantités baisser de 40 %. Ces baisses importantes ne sont pas compensées, loin s’en faut, par l’augmentation de la consommation des foyers, de l’ordre de 30 %. Résultat, ce sont 58 % d’émissions de CO2 qui sont évitées chaque jour, par rapport au taux normal à même époque.

Reste à savoir si les émissions vont reprendre leur cours (mortifère) à l’issue du confinement. En Asie, le télétravail reste davantage pratiqué qu’avant la quarantaine. Des déplacements professionnels sont évités au profit de réunions numériques. Et, qui sait, peut-être que les citoyens prendront goût à cette nouvelle qualité de vie.