Coronavirus : qu’implique l’urgence de santé publique internationale de l'OMS ?

L'OMS n'a pas déclenché l'urgence de santé publique de portée internationale au sujet du nouveau Coronavirus, un processus contraignant.
L'OMS n'a pas déclenché l'urgence de santé publique de portée internationale au sujet du nouveau Coronavirus, un processus contraignant.

L’OMS a décidé de ne pas déclarer, pour le moment, l’urgence de santé publique de portée internationale pour le nouveau coronavirus. Qu’implique ce plan, déclenché à quelques reprises ces dernières années ?

Alors que le nouveau coronavirus continue de sévir en Chine et de s’exporter à travers le monde, l’Organisation mondiale de la santé s’est réunie sur le sujet mercredi 22 janvier. Après discussion, elle n’a pas choisi, pour l’heure, de déclarer une urgence de santé publique de portée internationale (usppi). “Ne vous y trompez pas, c’est une urgence en Chine. Mais ce n’est pas encore une urgence sanitaire mondiale. Cela pourrait le devenir”, a déclaré, dans la soirée du 23 janvier, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’OMS.

Pour déclencher ce niveau d’urgence sanitaire, la menace - observée par des experts internationaux - doit répondre à une série de critères. La situation doit être “grave, soudaine, inhabituelle ou inattendue”, avoir “des implications pour la santé publique dépassant les frontières nationales de l’État affecté” et “nécessiter une action internationale immédiate”.

Les pays soumis à des obligations

Une fois cette procédure entamée, l’OMS émet des recommandations à ses pays membres, notamment via le Règlement sanitaire international. Cet accord a été signé par 196 pays qui s’engagent à collaborer “au profit de la sécurité sanitaire mondiale”. Ils doivent répondre à plusieurs obligations, notamment celle de renforcer les capacités de détection des maladies, celle de prévenir en cas “d’événements sanitaires graves ou inhabituels” ou encore d’augmenter les capacités de surveillance dans les ports et aéroports internationaux.

L’un des buts de cette coopération internationale est d’éviter la propagation de maladies tout en entravant “le moins possible les voyages et les échanges internationaux”.

Dans les faits, cela signifie que l’OMS peut recommander, selon la menace, de mobiliser plus de chercheurs, de développer la prévention et la vaccination, voire même, dans les cas les plus sérieux, de limiter les échanges commerciaux ou les déplacements.

À quoi s’engage la France ?

Pour la France, la déclaration de l’urgence de santé publique de portée internationale aurait plusieurs conséquences, comme nous le précise la Direction générale de la santé. À commencer par la mise en alerte du “système de santé” (SAMU, hôpitaux, médecins et praticiens…) pour “garantir une prise en charge optimale des malades”, nous explique-t-on. Ce niveau d’urgence implique aussi un renforcement de l’information mais aussi du dépistage et de la surveillance. Il permet aussi la mise en place “des autorisations exceptionnelles pour les médicaments et les vaccins qui n’auraient pas d’autorisation de mise sur le marché”.

Ces dernières années, l’OMS n’a déclaré qu’à cinq reprises le déclenchement de cette mesure rare, notamment en raison du coût élevé que représente cette situation. Comme le rappelle l’infectiologue Gilles Pialoux sur Europe 1, l’épidémie de Sras de 2003 avait coûté “57 milliards de dollars”. De son côté, l’Association internationale du transport aérien estime que l’épisode aurait fait perdre 6,5 milliards de dollars aux compagnies aériennes.

La dernière urgence de santé publique de portée internationale a été déclenchée par l’OMS le 17 juillet 2019, au sujet de la fièvre Ebola qui avait sévit en République démocratique de la Congo.

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