Coronavirus - Morgan, testé positif à l'IHU Marseille : "J'ai un peu choisi mon camp en suivant le traitement à base de chloroquine"

Actuellement sous Plaquenil pour traiter le Covid-19, Morgan va mieux mais n'a toujours pas retrouvé le goût et l'odorat...

Testé positif au Covid-19 le mercredi 18 mars à l'IHU Méditerranée infection du professeur Didier Raoult, Morgan, Aubagnais de 45 ans, a accepté de suivre le traitement à base de chloroquine. S'il n'a toujours pas retrouvé le goût et l'odorat, il veut "croire" en ce protocole. Il témoigne.

38.6 de fièvre, frissons, barre sur la poitrine... Dès l'arrivée des premiers symptômes, le mardi 17 mars, Morgan a tout de suite pensé au coronavirus. "Cela faisait des années que je n'avais pas eu de fièvre donc je me suis dit que j'avais chopé le Covid-19, d'autant que j'avais fait deux ou trois déplacements professionnels à Paris et Rennes, et un weekend au ski avec mes potes juste avant le confinement", se souvient le quadragénaire basé à Aubagne.

Dès le lendemain, sur conseil de son médecin traitant, il est donc allé se faire tester "en famille" à l'IHU Méditerranée infection de la Timone à Marseille. "Ma femme avait une petite douleur sur la poitrine, et on voulait s'assurer que mes deux filles de 16 et 10 ans n'avaient rien", explique le responsable commercial d'un équipementier sportif de renom. Si lui et son épouse ont été testés par un infirmier, ses deux filles, asymptomatiques, ont dû s'auto-tester comme le veut le protocole. "Ils nous ont enfoncé un grand coton tige dans le fond de la narine, détaille Morgan. Ce n'était pas hyper agréable, mais ça n'a pris que quelques secondes".

”J’ai envie de croire en Raoult”

Le jeudi 19 mars au matin, l'équipe de l'IHU l'a appelé pour lui dire qu'il était positif, et, bonne nouvelle, qu'il était le seul de la famille à avoir été contaminé. "Je suis donc retourné à l'hôpital en fin d'après-midi pour me faire examiner par un médecin, qui, après m'avoir refait le test du Covid-19, m'a fait un électro-cardiogramme, en prévision de la prescription du traitement à base de chloroquine".

Son cœur étant OK, Morgan a accepté de prendre "trois comprimés de Plaquenil (200mg) par jour pendant 10 jours", alors que les autorités sanitaires françaises ont recommandé de ne pas utiliser l’antipaludique sauf pour les cas graves. Dans ce contexte, a-t-il eu l'impression d'être une sorte de "hors la loi" en prenant ce traitement ? "Je ne me suis pas vraiment posé la question puisque j'ai commencé le traitement jeudi dernier et le débat n'avait pas encore eu lieu, estime Morgan. Mais, en cette période, je fais plus confiance à un médecin qui a la volonté de me soigner qu'à un gouvernement qui raconte ce qui l'arrange. J'ai envie de croire en Raoult, d'ailleurs j'ai un peu choisi mon camp en prenant de la chloroquine".

”Je n’ai toujours pas retrouvé le goût et l’odorat”

Pour trouver de la chloroquine et plus précisément du Plaquenil (hydroxychloroquine), cela n'a pas été si simple, puisque de nombreuses pharmacies étaient en rupture de stock. "J'ai dû appeler un ami pharmacien à qui il restait une boîte, je suis donc allé la récupérer à Carnoux, à plusieurs kilomètres de chez moi". Après 6 jours de traitement, Morgan dit aujourd'hui aller "mieux". "Je n'ai plus de fièvre, mais mon état fluctue selon les jours, certains matins, je me réveille HS. Je n'ai pour l'instant aucun effet secondaire, mais je n'ai toujours pas retrouvé le goût et l'odorat".

Lundi (à J+4) et mercredi (à J+6), Morgan est retourné à l'IHU pour refaire une batterie de test (température, prise de sang, test Covid-19, électro-cardiogramme, goût et odorat). "Il y avait beaucoup de monde donc l'attente fut longue, fait-il remarquer. Mais j'ai trouvé les gens très calmes et très civilisés. Je tiens d'ailleurs à tirer un grand coup de chapeau au personnel de l'hôpital. Le suivi est top, tout est très bien organisé malgré l'affluence de malades".

”Aucun médecin n’est capable de dire si je serai immunisé”

Dimanche, il aura terminé son traitement et se rendra une dernière fois à l'IHU pour l'ultime visite de contrôle. Il espère être négatif pour pouvoir "passer enfin du temps avec sa femme et ses filles". "C'est pas simple, je suis seul dans une chambre, regrette le quadragénaire. Elles m'amènent à manger, je les vois de loin deux fois par jour : le matin et le soir pour leur dire bonjour et au revoir".

S'il ne sait pas s'il sera immunisé - "aucun médecin n'est capable de le dire pour l'instant" - il espère aussi et surtout retrouver rapidement son goût et son odorat : "Mercredi, ils m'ont fait sentir des flacons aux odeurs fortes et je n'ai pas réagi, explique-t-il. Puis ils m'ont mis deux gouttes sur le bout de la langue et je n’ai pas su dire ce que c'était. J'ai demandé si ça allait revenir un jour. Ils m'ont promis que oui, mais sans me dire quand...".

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