Coronavirus : un mensonge "à la Tchernobyl" pour la Maison Blanche

Plusieurs membres de l'administration Trump accusent la Chine d'avoir caché volontairement au monde entier des informations vitales sur l'épidémie de coronavirus.

Robert O’Brien, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, a déclaré que Pékin avait donné de fausses informations à l’OMS, coûtant des milliers de vie aux États-Unis et dans le monde, à l’instar de Tchernobyl en 1986.

Les relations entre la Chine et les États-Unis ne risquent pas de s’apaiser. Alors que le deux puissances sont en conflit depuis deux ans et la guerre commerciale lancée par l’administration Trump à base de surtaxes pénalisant le commerce international, l’épidémie de coronavirus ne fait qu’aggraver la situation.

Depuis plusieurs semaines, le président américain ne cesse en effet de mettre en avant les responsabilités de la Chine concernant la pandémie mondiale de Covid-19, affirmant que Pékin a tardé à communiquer des données cruciales sur le virus apparu fin 2019 dans la ville de Wuhan.

Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, a d’ailleurs déclaré dimanche que les deux pays étaient “au bord d’une nouvelle guerre froide” avant d’ajouter qu’“outre la dévastation causée par le nouveau coronavirus, un virus politique se propage aux États-Unis”, sans toutefois nommer Donald Trump.

“Une émission spéciale HBO d’ici 10 ou 15 ans”

Pour ne rien arranger dans les relations sino-américaines, Robert O’Brien, le conseiller à la sécurité de Donald Trump, a comparé la gestion de la pandémie de coronavirus par la Chine à celle de l’Union soviétique après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. En 1986, juste après l’explosion du réacteur n°4 de la centrale nucléaire, les autorités soviétiques avaient tenté de cacher la catastrophe. “La dissimulation du virus qu’ils ont faite va entrer dans l'histoire avec celle de Tchernobyl.” L’assistant de Donald Trump s’est même permis d’imaginer d’ici quelques années une série télévisée sur la gestion du coronavirus par la Chine, à l’instar de la mini-série à succès Chernobyl sortie en 2019. “Nous verrons une émission spéciale HBO à ce sujet d’ici 10 ou 15 ans.”

Robert O’Brien est persuadé que Pékin était au courant de la crise imminente dès le mois de novembre 2019, mais a décidé, volontairement, de garder le silence. “Nous ne savons pas qui au gouvernement chinois l’a fait, mais peu importe que ce soit le gouvernement chinois local ou le Parti communiste chinois”, a-t-il ajouté.

O’Brien, qui estime que Trump a sauvé “d’innombrables vies” en interdisant les voyages en provenance de Chine dès le 30 janvier, accuse également Pékin d’espionnage. “Il y a une chance et il a été rapporté que les Chinois ont eu recours à l’espionnage pour essayer de trouver les recherches et les technologies sur lesquelles on travaille pour trouver un vaccin et une thérapie [...] Ils ont une histoire de plusieurs années de vol de propriété intellectuelle américaine et de mise hors service de la technologie américaine donc je ne serais pas surpris qu’ils fassent de même avec les vaccins.”

L’OMS également accusée

De son côté, le vice-président américain Mike Pence a également accusé la Chine d’être responsable de l’ampleur de cette crise sanitaire dans le monde. Pire, il accable aussi l’Organisation mondiale de la santé qui, selon lui, a été le partenaire de la Chine dans le but de nuire à tous les autres États du monde. “La Chine a laissé tomber le monde, et l’Organisation mondiale de la santé a été son partenaire volontaire pour refuser aux États-Unis et au reste du monde des informations vitales sur le coronavirus qui nous auraient permis de lever des réponses plus tôt”. L’OMS a immédiatement répondu à ces accusations affirmant que son travail avec la Chine “est identique à son travail avec tout autre État membre.”

Selon plusieurs observateurs, l’administration Trump fait tout depuis plusieurs semaines pour détourner l’attention sur la gestion de la crise dans le pays, à quelques mois de l’élection présidentielle américaine, qui se déroulera le 3 novembre prochain. En effet, les près de 100 000 personnes décédées à cause de l’épidémie, l’économie en panne et la montée en flèche du chômage dans le pays ne plaident pas en la faveur du président sortant élu en 2016.

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