Coronavirus : face à la multiplication des matchs de foot sauvages, l'inquiétude des autorités

Capture Twitter

Maires et médecins s’inquiètent de la multiplication des matchs de football improvisés qui réunissent plusieurs centaines de personnes.

300 personnes à Grigny, 400 à Strasbourg, 150 personnes à Amiens... Avec le déconfinement, les matchs de foot improvisés se multiplient, malgré l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes. Au point de rassembler, au-delà d’une vingtaine de joueurs, des dizaines de supporters.

Des rassemblements au mépris des gestes barrières avec embrassades et poignées de mains, qui font craindre l’apparition de foyers de contagion, des clusters.

À Amiens, les poteaux retirés

À Amiens, la première ville ayant fait face à ces matchs sauvages de football dès le premier week-end du déconfinement, la maire de la ville, Brigitte Fouré, a fait retirer les poteaux des buts de certains stades, et une enquête pour mise en danger de la vie d’autrui a été ouverte.

Le week-end suivant, à Strasbourg, un autre match entre deux quartiers à réuni entre 300 et 400 personnes. Le match, organisé sur les réseaux sociaux, s’est là aussi déroulé sans respect des gestes barrières.

“Une mini bombe virale”

Un nouvel évènement qui fait grimper l’inquiétude des médecins. “Ce genre de réunion peut constituer une mini bombe virale”, s’alarme sur Twitter le professeur Gilbert Deray, chef du service de néphrologie à la Pitié-Salpêtrière à Paris.

“On risque d’avoir des clusters”

Même inquiétude chez les élus locaux. “Je suis effaré du manque de responsabilité de certains. On risque d’avoir des clusters”, s’insurge dans les DNA Serge Oehler, l’adjoint de quartier. Face au risque de potentiel cluster, la préfecture a décidé de proposer le dépistage anonyme auprès de 400 supporters et joueurs présents, pour détecter un potentiel foyer épidémique.

Des craintes évoquées publiquement qui n’ont pas empêché la tenue d’un autre match de football. Mardi soir, environ 300 personnes se sont réunies à Grigny, dans l’Essonne, pour une rencontre entre deux quartiers.

Sur Twitter, le maire de Grigny Philippe Rio dénonce l’”irrespect des personnels soignants”. Une plainte pour “effraction et mise en danger d'autrui” doit être déposée. À l’instar de la décision prise à Strasbourg, le dépistage massif des joueurs et supporters va être proposé par le maire à l’Agence Régionale de Santé, , afin de détecter un potentiel foyer épidémique.

Des matchs de foot à l’origine de décès

Les craintes de clusters sont renforcées par une étude révélant que l’épidémie s’est propagée sur le territoire lors d’évènements super-propagateurs, regroupant des dizaines de personnes. Si ces évènements ont souvent lieu en intérieur, les regroupements de supporters peuvent présenter des risques.

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Ainsi, le match de football Liverpool-Atletico serait lié à "41 décès supplémentaires" selon une étude britannique, tandis qu’un autre match, Atalanta Bergame - Valence, disputé en Italie, “a certainement pu être un important vecteur de contagion”, selon une étude italienne.