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"Dépitée par la connerie des gens” : les soignants doivent aussi faire face aux incivilités

Une infirmière de l'hôpital de Brest munie de gants et d'un masque.

En première ligne face au coronavirus, les soignants font également face à la bêtise humaine. Entre agressions, manque de civisme, et comportements déplacés.

Il y a les dons de repas et de matériel, les cagnottes en ligne, les applaudissements à 20 heures, et il y a le reste. Si la France fait preuve dans l’ensemble de solidarité envers les soignants, en première ligne face au Covid-19, il y a un côté moins reluisant : vol de matériel dans les voitures, agressions, mots sur le pare-brise, refus d’avoir un voisin infirmier... les témoignages de soignants victimes d’incivilités se multiplient.

Des messages devenus viraux sur les réseaux sociaux, pour dénoncer l’absurdité de la situation.

France Inter raconte le cas d’une infirmière, dans le XXe arrondissement de Paris qui se fait prêter un logement inoccupé. Un habitant de l’immeuble, Olivier, prend connaissance de l’appel à héberger des soignants, et contacte les propriétaires d’un appartement inoccupé. Ces derniers acceptent, Olivier accueille l’infirmière dans l’appartement, et prévient les voisins.

Des infirmiers priés de déménager

Sauf que cette solidarité n’est pas du goût des voisins, raconte Olivier à France Inter. "On m'a rétorqué que j'aurais dû leur demander leur accord, que cette façon de procéder n'était pas acceptable, que je n'étais pas le seul dans cet immeuble et que ce comportement était égoïste". Face à la pression des voisins l’infirmière doit quitter l’appartement.

Autre cas ubuesque, celui d’une aide-soignante qui a trouvé un mot sur sa porte. Dans celui-ci , ses voisins lui demandent tout simplement de quitter son logement. Son message, partagé sur les réseaux sociaux, est devenu viral.

“Dépitée par la connerie des gens”

"En sachant votre profession, est-il possible pour notre sécurité de ne pas toucher les portes des parties communes ou peut-être dans les prochains jours de loger ailleurs ? Et peut-être aussi de sortir votre chien plus loin ? ". Face à ce mot, l’aide-soignante se dit “choquée, dépitée par la connerie des gens.... J'ai pas les mots...”.

Contactée par France 3, l’aide-soignante partage son indignation : "Je ne suis pas une terroriste mais un personnel soignant !". "J'applique scrupuleusement les règles d'hygiène. Je laisse ma blouse au travail. Je m'y lave les mains et dès que je rentre du boulot, je me douche." Elle l’assure, pour elle, hors de question de quitter son logement ou d’aller promener son chien plus loin.

“Ne pas vous garer proche des autres voitures”

Autre situation, en Bretagne, où une infirmière a retrouvé un mot particulièrement désagréable sur le pare-brise de son véhicule. "Vous êtes infirmière donc vous avez plus de risque d'être contaminé par le virus, donc merci de ne pas vous garer proche des autres voitures". Un mot auquel l’infirmière a répondu, sur Facebook : “J'espère que la personne à l'origine de ce message s'est désinfecté les mains après avoir déposé ce message sur mon pare-brise car étant donné que je suis considérée comme une pestiférée je viens de changer mes essuies glaces. Quel est la prochaine étape de ces idioties ??", rapporte France Bleu.

Sur RMC, Evelyne, dont la fille et le gendre sont infirmiers, raconte la façon dont ils sont mis au ban par leur voisinage. Très émue, elle raconte que sa fille et des collègues ont reçu des mots sur leur voiture, sur la porte de leur domicile, leur demandant “de se garer plus loin, de faire attention dans les parties communes, et de si possible aller habiter ailleurs”.

De nombreux vols de matériels

Dès le début de la crise, les soignants avaient fait face à une autre forme d’incivilités : les vols de matériel dans les voitures, dans les hôpitaux ou même les agressions lors des visites à domicile. C’est notamment ce qui est arrivé à une infirmière à Aurillac, rapporte France Bleu.

Un bilan établi au 3 mars, avant le début du confinement faisait état à Paris, faisait état d’au moins 8300 masques et 1200 flacons de solutions hydroalcooliques volés dans plusieurs établissements de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris. À Marseille, 2 000 masques ont été volés aux Hôpitaux Universitaires de Marseille. À cela s’ajoute les vols dans les voitures des infirmiers libéraux, dont les cas se multiplient.

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