Propos polémiques de Didier Lallement : les proches des victimes choqués

Didier Lallement, préfet de police de Paris

Le préfet de police de Paris a expliqué que les patients “qu’on trouve dans les réanimations, désormais aujourd’hui, ce sont ceux qui au début du confinement, ne l’ont pas respecté”.

Les propos de Didier Lallement ont du mal à passer. Le préfet de police de Paris a fait un lien entre le non-respect du confinement et les personnes actuellement placées en réanimation à l’hôpital, en raison du Covid-19. Chez les familles et proches de victimes de l’épidémie, qui a fait 4 503 morts à l'hôpital et au moins 884 décès en Ehpad selon un dernier bilan, ces propos ont suscité de la colère.

Sur les réseaux sociaux, ils partagent leur indignation face à de tels propos, de pointer du doigt la responsabilité des malades ou victimes du Coronavirus.

“Mon grand-père n’était pas sorti de son Ehpad depuis des mois. Pire, il pouvait à peine se lever de son lit (...)Oui pour rabâcher les règles VITALES, aux plus têtus... Mais AVEC RESPECT svp.” s’indigne cette internaute dont le grand-père est décédé des suites du Covid-19.

“Ma nièce est malade. Elle a fait son travail à domicile avec le confinement mais son employeur lui a imposé de maintenir les rdv à l’extérieur”, s’indigne cette autre internaute après avoir entendu les propos de Didier Lallement.

“Mon oncle avait 92 ans, il était chez lui avec sa femme, il a respecté le confinement et pourtant il nous a quitté cette semaine après 1 semaine d’hospitalisation”, s’indigne une journaliste de BFM Lyon, qui a perdu son oncle en raison du Covid-19.

Un internaute dont une partie de la famille a contracté le Covid-19 partage également son indignation après les propos du préfet.

Les propos ont indigné jusqu’au corps médical. Ce médecin généraliste écrit: “pour avoir un patient de 50 ans en réa à cause du Covid, contracté avant le confinement, votre mépris me fait vomir. au sens propre. Allez dire ça à sa famille, que j'ai au téléphone tous les jours”.

Face à la polémique, Didier Lallement a pris la pris la parole, quelques heures plus tard.

“Sur le fond, cela [ces propos] est faux mais au-delà de l'inexactitude, c'est une erreur et je la regrette à plus d'un titre. J'ai pu donner le sentiment que je n'étais pas conscient que nombre de nos concitoyens sont encore exposés à la maladie en raison de l'engagement professionnel. Je pense à la communauté de soignants, aux policiers, aux pompiers et aux gendarmes et à tous les services publics. Je veux leur dire à tous et à toutes mon profond respect pour leur engagement", a-t-il ajouté, avant de conclure : "Cette action à leur tête [de la police], je vais la continuer", a expliqué le préfet de police de Paris, lors d’un point presse. Mais pour les familles de victimes, le mal est fait.