Coronavirus: Lagarde (BCE) appelle à la solidarité dans la zone euro

CORONAVIRUS: LAGARDE (BCE) APPELLE À LA SOLIDARITÉ DANS LA ZONE EURO

FRANCFORT/PARIS (Reuters) - Les pays de la zone euro doivent faire preuve de solidarité face à la crise économique provoquée par l'épidémie de nouveau coronavirus "dont nul n'est responsable", déclare Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), dans une tribune publiée mercredi par plusieurs journaux du continent, dont Le Monde.

Rappelant l'ensemble des mesures monétaires d'urgence prises par la BCE face à "un des plus grands cataclysmes macroéconomiques des temps modernes", notamment une nouvelle facilité de prêt ciblée fournissant jusqu’à environ 3.000 milliards d’euros de liquidité aux banques à un taux d’intérêt négatif pouvant aller jusqu’à –0,75%, Christine Lagarde exhorte les gouvernements à compléter cette réponse par un volet budgétaire "suffisamment puissant dans l'ensemble de la zone euro".

"Les gouvernements doivent être côte à côte pour déployer ensemble des politiques optimales face à un choc commun dont nul n’est responsable", déclare la présidente de la BCE.

Malgré des négociations marathon ayant duré toute la nuit de mardi à mercredi, les ministres des Finances de la zone euro ne sont pas parvenus à s'entendre sur les mécanismes communs à mettre en oeuvre pour surmonter la crise économique liée au coronavirus. Les discussions, qui opposent certains pays du nord de l'Europe emmenés par les Pays-Bas, hostiles à toute mutualisation des dettes, à d'autres comme l'Italie, plus endettés et plus durement frappés par l'épidémie, doivent reprendre jeudi.

"Un total alignement des politiques budgétaire et monétaire, et l’égalité de traitement face au virus sont le meilleur moyen de protéger notre capacité productive et l’emploi", insiste Christine Lagarde. "Si tous les pays ne se relèvent pas, les autres en pâtiront. En se montrant solidaire, on sert en fait ses propres intérêts."

Jugeant que "les employés n’ont jamais été autant menacés depuis les années 1930" en raison de la paralysie de l'activité et des risques pesant sur la survie de nombreuses entreprises, la présidente de la BCE prévient: "Afin d’éviter des dommages durables, l’économie doit être comme 'en attente' et conservée dans une situation aussi proche que possible de celle prévalant avant la pandémie."

(Balazs Koranyi; Avec Bertrand Boucey)